Tripaix/Ndjili : un testament établi en 2003 récusé

Mardi 21 juin 2016 - 10:26

La succession Kumbi poursuit Belessi Charlotte, la seconde femme de leur défunt père au Tribunal de Paix de Ndjili pour usage de faux.

Casus belli : le testament avoir été rédigé par le de cujus vers 2003, selon la prévenue, est récusé par les plaignants.

L’instruction de ce dossier enrôlé sous RP 15287 a débuté hier lundi 20 juin 2016.

D’entrée de jeu, le conseil des plaignants a soutenu avoir initié une action judiciaire contre la prévenue pour usage de faux et non pour faux en écriture. Selon cet avocat, le de cujus, décédé en 2005, avait plusieurs biens immobiliers et vendu, avant sa mort, sa parcelle de Limete et légué celle de Mpasa à sa seconde femme, Belessi. Il a rappelé aussi  que la prévenue avait reçu 2000 dollars peu après la vente de la parcelle de Limete pour la mise en valeur du terrain lui légué par le défunt à Mpasa. D’où, de son point de vue, le testament dont elle se sert pour s’opposer à la vente de la parcelle sise à Masina n’est pas fiable.

Selon ce juriste, celui qui veut se faire établir un testament doit être entendu sur PV au  service des Contentieux de la commune. Or, a-t-il affirmé, les choses ne s’étaient  pas passées de cette manière. D’où la mise  en doute de la signature apposée au bas de ce document. Il a fait savoir que la signature du bourgmestre avait été imitée et ne s’explique pas pourquoi la prévenue a attendu plus de dix ans pour dévoiler l’existence d’un document laissé par son défunt mari.

Selon lui, dans un premier temps, la prévenue paraissait favorable à
la vente de la parcelle de Masina mais s’était ravisée plus tard, pour
des raisons suspectes.
Juges et ministère public ont voulu savoir pourquoi la prévenue
n’avait  pas fait état du testament de son défunt mari peu après ses
funérailles.
Relayée quelques fois par un de ses avocats, la veuve Belessi a
affirmé avoir eu 5 enfants avec le de cujus, ce qui fait un total de
14 orphelins. Elle a souligné étant donné que tout avait été réglé du
vivant du de cujus, elle avait trouvé inopportun d’évoquer le
testament après l’inhumation.  S’agissant du fruit de la vente de la
parcelle de Limete, elle a indiqué que le défunt avait satisfait les
enfants du premier lit. Quant à elle-même et ses enfants, ils devaient
se contenter de la parcelle de Masina. En ce qui concerne celle de
Mpasa, elle devrait se faire accompagner par la nièce de son mari pour
sa reconnaissance.
Comme le suivi n’était pas efficace, elle l’avait perdue mais obtenu
un autre terrain, malheureusement conflictuel et dont le dossier est
pendant au niveau de la justice. Cette dame a soutenu que son mari
l’avait quittée pour résider chez une de ses filles peu avant sa mort.
Elle a parlé aussi d’un certain Nzazi, aujourd’hui décédé, qui les
auraient accompagnées, elle et son mari, au service des Contentieux de
Masina. Bien qu’affaibli, a-t-elle indiqué, son mari avait répondu ce
jour- là aux questions du fonctionnaire communal.
Intervenant à la suite de sa cliente, le conseil de Belessi a fait
savoir que la prévention mise à sa charge devrait être logiquement
articulée contre le bourgmestre de Masina de l’époque ainsi que le
responsable du Service des Contentieux. Il a conclu que l’altération
de la vérité n’est pas établie, dans la mesure où ce testament avait
été enregistré dans les archives de la commune.
L’autre précision fournie par un des avocats du prévenu est que le
bourgmestre avait été auditionné au Parquet et confirmé avoir signé au
bas du testament.
Sur proposition de l’organe de la loi,  juges et avocats des deux
parties vont se déporter à la maison communale de Masina dans trois
semaines pour entendre toutes les personnes proches de ce dossier
judiciaire.
Jean-Pierre Nkutu