Capturé parmi la centaine de prisonniers de l’opération « Sokola II », déclenchée le 27 janvier 2015 en vue du désarmement forcé des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda), un officier de cette force négative rwandaise basée dans l’Est de la RDC depuis la chute du régime de Juvénal Habyarimana en avril 1994, se montre farouchement opposé au retour dans son pays d’origine, sans conditions. Il réclame que la justice soit faite à l’endroit des Fdlr qu’il présente comme victimes de l’injustice de la part de la communauté internationale.
Il s’appelle Zitunga Séraphin, un major Fdlr de 41 ans basé dans la localité de Mweso, territoire dé Masisi, dans la province du Nord Kivu. Il est chargé des Relations publiques de son mouvement auprès de la communauté internationale et des organisations non gouvernementales avec lesquelles les Fdlr coopèrent.
Prenant la parole, il s’est présenté comme celui qui accordait le «visa » à quiconque voulait entrer en contact avec les responsables Fdlr. A ce titre, toute personne ou organisation désireuse de rencontrer la hiérarchie des Fldr, devait d’abord passer par lui qui jugeait du bien-fondé ou pas d’accorder le feu-vert à toute requête allant dans ce sens.
Dans un entretien à bâtons rompus avec l’état-major des Fardc/Nord-kivu, auquel les journalistes étaient conviés à assister avec possibilité de poser des questions, l’officier rebelle rwandais pose des conditions pour leur retour au Rwanda.
Parmi ces conditions, Zitunga Séraphin invite la communauté internationale à observer la neutralité dans le traitement du dossier rwandais qu’elle ne doit pas continuer à voir seulement les crimes commis par les Hutus ; mais elle est aussi censée condamner ceux commis et que continuent de commettre le FPR (Front patriotique rwandais) au pouvoir à Kigali.
Ce, après avoir fustigé l’attitude de la communauté internationale qui frise, d’après lui, la duplicité vis-à-vis du régime de Kigali. Pour cela, il réclame la justice pour tous les citoyens rwandais en vue de rassurer les Hutus en exil de regagner leur pays.
Sans quoi, soutient-il, les combattants Fdlr ne regagneront jamais le Rwanda. Car, ils doivent d’abord obtenir la garantie qu’ils seront considérés dans leur pays comme des citoyens au même titre que les autres.
« Je rentrerai au Rwanda quand on me dira qui a tué, décimé ma famille », a-t-il déclaré en guise de dénonciation des crimes commis par le régime de Paul Kagame..
Autre condition posée par Zitunga Séraphin pour le retour des Fdlr au Rwanda: l’application des accords d’Arusha.
Par ailleurs, l’officier rebelle rwandais s’est montré évasif dans les réponses aux questions lui posées.
Il s’est réservé de dévoiler l’identité des personnalités ou organisations avec lesquelles les Fdlr collaborent, tout comme le nombre de ses compagnons de lutte basés dans le territoire de Masisi. A cette dernière question, il a fait savoir qu’il était officier chargé des Relations publiques et non des opérations.
Pourquoi n’avez-vous, pas déposé volontairement les armes, pour éviter ce qui est arrivé ? Comme réponse à cette question, Zitunga Séraphin a fait remarquer qu’il avait des préalables à soumettre. Selon lui, e dépôt des armes était conditionné à l’ouverture des négociations entre la branche politique des Fdlr et le pouvoir de Kigali.
Or, cette exigence est restée lettré morte. On ne pouvait pas déposer les armes dans ces conditions, a-t-il indiqué.
Comment vivez-vous ? Les ressources, vous en tirez d’où ? Réponse « Nous sommes avec la population congolaise. Il y a des chefs qui nous écoutent ».
Pour la petite histoire, le sieur Zitunga Séraphin renseigne qu’il était arrivé en République Démocratique du Congo en juillet 1994. Il avait 20 ans et n’avait que 8 mois dans l’armée.
Il a révélé, en outre, qu’on a actuellement trois factions des Fdlr à savoir : Foca, Rud, et Soki.
Par Dom Shambuyi (envoyé spécial à Goma)