VICTOIRE AU RWANDA ET RETOUR DES LEOPARDS A KINSHASA LE DESSOUS DES CARTES D’UNE " FÊTE " ÉTOUFFÉE DANS LES RUES !

Mercredi 10 février 2016 - 08:44
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Que gagnerait le Gouvernement à voir la population de Kinshasa ne pas se réjouir ? Entre la sécurité
et une liberté sans restriction, le choix est clair pour un Etat responsable.
Dimanche 7 et lundi 8 février ! Voici deux jours qui font désormais date dans l’histoire sportive de la RD Congo. Si le premier jour immortalise la victoire des Léopards sur les Aigles du Mali, le second rappelle le retour du Onze national dans la capitale. Cependant, ça vole bas dans les rues de Kinshasa. La liesse ? Certes. Mais dans un décor quelque peu contrarié, compte tenu du dispositif sécuritaire déployé et observé, aussi bien le long de principales artères que dans les grands carrefours de la vaste métropole rd congolaise.

Combien de Kinois ont vu la coupe brandie au passage lundi dernier, du cortège de l’équipe nationale ? Très peu. Et pour cause, le retour des Léopards lundi dernier à Kinshasa a connu deux séquences. La première est celle où le cortège a normalement roulé, permettant ainsi à la population de voir les joueurs. La deuxième séquence est celle où de nombreux Kinois (la majorité ?) n’ont pas eu l’occasion de croiser les visages des stars de l’équipe nationale.
Partant, dans l’opinion, la tension a presque monté d’un cran. Autant dire qu’on n’a pas encore cessé de tirer à boulets rouge sur le Gouvernement, accusé à tort ou à raison, d’avoir " étouffé " la fête. Les auteurs des critiques contre le pouvoir de Kinshasa déclarent à qui veut les entendre que le cortège des Léopards a roulé à la "Marie Misamu ". C’est-a-dire que l’escorte a roulé 100 à l’heure, ne laissant aucune possibilité à la population ni de voir la coupe ni de saluer les joueurs.
Questions simples. Fallait-il que le Gouvernement concède une liberté sans restriction à l’occasion de la victoire des Léopards ? Y avait-il des raisons qui justifieraient le dispositif sécuritaire observé dans les rues de Kinshasa aussi bien dans la soirée du dimanche 7 février que dans la matinée de lundi 8 du même mois ?" Voilà donc, l’essentiel de tout ce qui se dit dans les rues de la capitale congolaise. En guise de réponse à ce questionnement, très peu sont des Kinois qui sont restés superficiels dans leur analyse des faits. Victimes, peut-être involontaires, d’une émotivité primaire, ceux qui tirent des flèches empoisonnées en direction du pouvoir central, n’approfondissent pas le débat.
Principalement en rapport avec ce qui s’est passé le dimanche 7 et lundi 8 février dans la ville. Sans doute que tout le malheur est de se livrer à la critique sans laisser le moindre espace à la raison. Et, cette déduction n’est pas à trouver ailleurs. On devrait plutôt revisiter l’écologie politique actuelle du pays. Un simple exercice d’ "ascèse " suffirait pour comprendre que l’environnement politique du moment en RD Congo impose une sécurité tous azimuts.

DEPERSONNALISER LE DEBAT ?
La victoire des Léopards au CHAN Rwanda 2016 donne de la matière aux férus de la sensation. Sans doute avec le concours des réseaux sociaux. Un débat pour le moins personnalisé où chacun déverse sa saloperie. Personnage principal : un général de la Police nationale congolaise (PNC) accusé de tyrannie. Secondairement le Chef de l’Etat, Joseph Kabila. A l’Officier général de la Police, on lui reproche tout. Sauf rien. Certains vont jusqu’à dire qu’il a outrepassé ses compétences. Divertissant tout de même ! Question simple cependant : entre la sécurité, la sureté de l’Etat et une liberté sans restriction, que devrait choisir un Etat responsable ? La réponse est claire.
En ce qui concerne la très chahutée victoire des Léopards, l’histoire du football est presque la même. L’expérience d’ailleurs renseigne que lorsqu’une équipe de foot gagne une compétition, c’est le Président de la République, en sa qualité de garant de la Nation, qui a la charge de recevoir les joueurs et la coupe.
Il n’appartient pas à la RD Congo d’inventer la roue. Et, parce que nous parlons de l’histoire, celle-ci indique que partout à travers le monde, c’est le Gouvernement qui tire les dividendes des événements heureux. En l’occurrence, une victoire finale au terme d’une compétition sportive. La RD Congo devrait-elle faire exception à la règle ?
Lorsque les choses ne marchent pas, il est naturel de critiquer le pouvoir. Par parallélisme de forme, lorsque ca marche, la palme doit être décernée au même Gouvernement. Le Chef de l’Etat ne doit donc pas seulement assumer le passif.
En rapport avec la vague des critiques contre le Gouvernement accusé d’avoir empêché la population de savourer la fête de la victoire des Léopards, la question est de savoir ce que gagnerait les Pouvoirs publics à voir ses citoyens ne pas se réjouir. Doit-on, en toute honnêteté intellectuelle, formuler des critiques acerbes contre un Gouvernement qui a joué à la prévention ?
Ce n’est pas la première fois que les Léopards remportent la coupe du CHAN. La première victoire est celle du CHAN Cote d’Ivoire 2009. Et, c’est le Président de la République, le même, qui avait accueilli les joueurs et le trophée. A l’occasion, des jeeps neuves avaient été remises à chaque membre de la délégation. Partant, plus d’un observateur se demande pourquoi, cette fois-ci, refuserait-on au Président de la République la même prérogative, sinon, le même privilège d’accueillir la coupe.
A en juger de près, les raisons sont ailleurs. Ceux qui critiquent le Gouvernement pour avoir déployé les forces de l’ordre et le dispositif sécuritaire dans certains coins de la ville de Kinshasa regrettent autre chose que ce qui est apparent.
Dans un environnement politique marqué par une tension préélectorale latente, quoi de plus normal pour un Gouvernement que d’anticiper des événements malheureux ? On devrait y réfléchir par deux fois. Autrement, on ne serait pas du tout loin d’une pétaudière. Tout se dérègle à partir du moment où chacun cherche à faire ses règles. N’est-ce pas ? Laurel KANKOLE

 

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