VRAIES FAUSSES FUITES ", PUBLICATION DES NOMS DE CERTAINES PERSONNALITES DANS LA PRESSE ET LES MEDIAS SOCIAUX UNE MAIN NOIRE POUR SABOTER LUZOLO BAMBI !

Lundi 6 juillet 2015 - 06:09

Ça vole bas dans le landerneau politico-juridico-médiatique congolais. La pourtant nécessaire opération " manu pullite " (mains propres) risquerait de tourner à une vaste campagne de diabolisation politicienne sur fond des règlements de comptes. Des noms de personnalités circulent déjà dans les médias. Qui organiserait ces " vraies fausses fuites " ? Ayant pris la mesure de ce danger, le Procureur général de la République a remis les pendules à l’heure. Le Premier ministre est monté au créneau. Ce double tocsin suffira- t-il ? Réputé pour sa rigueur, le conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de lutte contre la corruption devrait veiller à ce que sa mission ne soit parasitée par des pesanteurs politiciennes.

Ici comme ailleurs, la parole du Procureur général de la République est d’or. Lorsque le jeudi 2 juillet 2015, Flory Kabange Numbi croit devoir communiquer sur les débuts de l’opération "mains propres " déclenchée par le spécial Luzolo Bambi, c’est qu’il y a un couac. Ce grain de sable dans la machine n’est autre que ces noms de personnalités assortis de fac-similés publiés dans la presse et présents sur les réseaux sociaux.
Des membres du gouvernement, des proches collaborateurs du Premier ministre, des gouverneurs de provinces… tout y passe. Des personnalités présentées comme faisant partie de la liste que le conseiller spécial du chef de l’Etat aurait déposée à l’office du PGR. Stupeur dans la ville haute. Commentaire en sens divers dans l’opinion. Le malaise et la suspicion s’installent. De bien mauvais augure pour une opération que tout le monde appelait pourtant de ses vœux pour la moralisation de la vie publique.
Il n’en fallait pas plus pour que le PGR recadre le débat. Il ne s’agit pas d’une plainte, mais d’une dénonciation, a précisé Flory Kabange . Le conseiller spécial du chef de l’Etat n’étant pas habilité à porter plainte. En plus, affirme le PGR, le dossier déposé par le Pr Luzolo ne comporte aucun nom. Et Kabange Numbi de lancer une mise en garde à l’endroit de ceux qui citent des personnalités sans en avoir la preuve. Cette mise au point du premier officier du ministère public a le mérite de remettre le droit au cœur de l’action entamée par le spécial Luzolo . A savoir le caractère secret de l’instruction, la présomption d’innocence, le respect de la dignité et de l’honneur d’éventuelles personnes citées.
Or, à en juger par la publicité autour de certaines personnalités prétendument mises en cause, et les faits autour desquels graviteraient les soi-disant dossiers, il y a fort à parier que l’on est plus proche d’une séquence " manœuvres politiciennes ou règlements de comptes " que dans la logique judiciaire. Le droit rimant nécessairement avec le respect de la procédure.
Au regard de la controverse suscitée par ces " vraies fausses fuites ", la question qui taraude les esprits est celle de savoir qui a vendu la " fausse " mèche. Inutile de se demander dans quelle intention. Pas besoin d’être prestidigitateur pour deviner le but de la manœuvre. C’est pourquoi , de plus en plus de voix s’élèvent pour demander au Conseiller spécial Luzolo Bambi de veiller à ce que son action ne soit pas parasitée par ceux qui entendent s’en servir pour discréditer , diaboliser , disqualifier à peu de frais telle ou telle autre personnalité du monde politique, économique ou de la société civile. José NAWEJ

DANS UNE COMMUNICATION SOLENNELLE
Matata réaffirme son attachement à la bonne gouvernance
Pas vraiment une conférence de presse le vendredi 3 juillet 2015 à la Primature. Réglé comme une montre suisse, Matata Ponyo apparaît à l’heure, à la minute, voire à la seconde indiquée pour une communication solennelle. Pas sur le dada de ce premier ministre qui, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, aura laissé des œuvres, telles des traces indélébiles. Mais sur l’opération " mains propres " sur fond de " vraies fausses fuites ". S’il réaffirme son attachement à la bonne gouvernance et à la lutte contre la corruption, le Premier ministre rappelle aussi le sacro-saint principe de la présomption d’innocence. Ce, en vue de préserver l’honneur et la dignité des personnes citées, dès lors qu’il ne s’agit que d’une dénonciation telle que l’indique le Procureur général de la République ». RDC / PRIMATURE Premier-ministre
COMMUNIQUE DE PRESSE
L’opinion tant nationale qu’internationale a été informée de la démarche effectuée auprès du Procureur général de la République par le Conseiller Principal du Chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
Cette démarche consiste, comme l’a dit le Procureur général de la République, en une dénonciation. Il ne s’agit donc pas d’une plainte, ni des faits résultant des enquêtes menées par des services attitrés.
La dénonciation cite néanmoins un membre du Gouvernement ainsi que des responsables d’autres institutions et services de l’Etat, proches du Premier Ministre.
D’emblée, il convient de rappeler que l’action que nous menons sous le leadership de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, depuis qu’il Lui a plu, il y a un peu plus de cinq (5) ans, de nous élever successivement aux fonctions de Ministre des Finances et à celles de Premier Ministre, démontre notre attachement à la bonne gouvernance, à la lutte contre la fraude, la corruption et le détournement des deniers publics. Sur cette base, nous ne pouvons donc tolérer des incartades, surtout de la part des membres du Gouvernement que nous dirigeons et de nos proches collaborateurs.
Ainsi, notre adhésion à l’impérieuse nécessité de renforcer les mécanismes juridictionnels et institutionnels de lutte contre la mauvaise gouvernance, la fraude, la corruption et le détournement des deniers publics, est sans faille. Au demeurant, nous apprécions et appuyons la démarche menée auprès du Procureur général de la République par le Conseiller Spécial.
Il y a cependant lieu que la vérité et l’objectivité prévalent, conformément au principe de la présomption d’innocence, en vue de préserver l’honneur et la dignité des personnes citées, dès lors qu’il ne s’agit que d’une dénonciation telle que l’indique le Procureur général de la République. Cela est d’autant plus vrai que la véracité de certains éléments faisant l’objet de dénonciation est sujette à caution. Il en est ainsi, à titre d’exemple, de l’achat des bus supplémentaires pour TRANSCO qui n’a pas du tout été faite de gré à gré. L’on peut également, dans le même ordre d’idées, de la crédibilité de l’implication de l’ancien Ministre Délégué aux Finances dans le détournement des ressources du go pass, une parafiscalité destinée à la RVA et gérée exclusivement par elle.

Dans tous les cas, la Primature réaffirme son attachement à la bonne gouvernance ainsi qu’aux valeurs de moralité et d’éthique, conformément à la détermination du Président de la République, Garant de la Nation, d’amener la République Démocratique du Congo à améliorer ses méthodes de gestion de la chose publique. Elle se rendra disponible pour toute action citoyenne visant à consolider la matérialisation de cette volonté.