Interviewé par RFI et Jeune Afrique. Matata Ponyo est formel : « la RDC n’est pas en récession…elle avance » !

Lundi 6 juin 2016 - 09:20
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Samedi 4 juin dernier, l’homme à la cravate rouge a été aux prises avec Jean-Pierre Boris (RFI) et Frédéric Maury (Jeune Afrique). Grand invité de l’émission ‘’Eco d’ici, éco d’ailleurs ‘’, le Premier ministre congolais a fait le point sur plusieurs sujets d’actualité de la vie économique du Congo-Kinshasa. Les problématiques de la croissance économique, de la Biac, de la corruption, de la fourniture de l’électricité, du secteur minier et de tant  d’autres, y  ont été abordées.  ’’Nous vivons une crise économique mondiale en ce moment ‘’, reconnaît-il. Mais, il clame, haut et fort, que le pays n’est pas en récession. La santé économique de la RDC,  quoique mise  à mal par la baisse des  cours des matières premières et diverses turpitudes, continue, du moins jusqu’ici, à  avoir une croissance supérieure à la moyenne africaine. S’il faut s’en tenir aux faits et chiffres plutôt qu’aux rumeurs,  le constat objectif est clair : la République Démocratique du Congo avance. C’est là, une des fermes convictions de Matata Ponyo Mapon confiées aux grands  fureteurs de l’actualité mondiale, dépêchés à Kinshasa,  en marge de la 3ème semaine française organisée du 1er au 4 juin 2016. 

Il est évident qu’avoir une croissance au-dessus de la moyenne n’est pas une fin en soi. Mais, les choses vont dans le sens de l’amélioration. La croissance congolaise est,  contrairement aux supputations,  assez inclusives. Tous les Congolais, d’une manière ou d’une autre, en bénéficient. Car, avec elle, le gouvernement a pu accomplir plusieurs choses jadis hors de portée dans de  nombreux secteurs tels que l’éducation, l’agriculture, etc.
Le secteur minier
La dépendance de l’économie congolaise au secteur minier,  la vente des matières premières est un fait historique. Toutefois, les choses sont en train de changer. De plus en plus, il y a diversification. L’essentiel du Produit Brut Intérieur –PIB- ne provient plus du secteur minier, martèle Matata suite aux questions. La participation des mines au PIB ne serait plus que de l'ordre de trente pourcent.
Biac

Une des principales banques de la place, jusqu'il y a peu, la Biac est en faillite. Matata Ponyo  soutient que dans le traitement de ce cas, le gouvernement congolais et la Banque centrale n’ont pas commis une erreur en arrêtant le financement accordé à cette institution. Le maintien en perfusion continuelle présentait un danger pour la stabilité du cadre macroéconomique. La perfusion a été arrêtée,  dès lors qu’il apparaissait clair que ‘’le malade ne guérissait pas ‘’. Outre les interrogations de Jean-Pierre Boris et Frédéric Maury, le Premier ministre congolais a aussi répondu à des préoccupations soulevées par trois personnalités congolaises interviewées en amont,  sur des sujets qui les tiennent à cœur. Il s’agit de l’Honorable Clément Kanku qui parlait de la problématique de la desserte en électricité, Ernest Mpararo, Président de la Ligue congolaise de lutte contre la corruption –Licoco- et, en définitive, d’Apollinaire Mulimbi, ministre provincial des mines au Sud-Kivu.

Desserte en électricité
‘’Il faudrait que le Chef du gouvernement injecte suffisamment des moyens pour réhabiliter les installations d’Inga ‘’, scande Clément Kanku, au micro de Sonia Rolley, la correspondante de la Radio France internationale à Kinshasa. Il rappelle, en outre,  qu’il est impossible d’atteindre l’émergence sans électricité. « Le taux de couverture de la SNEL est assez faible »,  reconnaît Matata. Cela, tant à Kinshasa qu’au Congo profond. Les problèmes qui se posent aujourd’hui sont issus de  mauvaises politiques appliquées autrefois. Nonobstant, l’Exécutif central  actuel est très engagé dans ce secteur. Il n'y a pas moins de trois centrales hydro-électriques qui sont en construction. Le barrage d’Inga subit un toilettage. En ce moment, trois turbines abandonnées pendant des décennies,  vont être remises sur pied. D’ici novembre, presque deux turbines seront mises  en marche.
Corruption et gouvernance
Suite aux préoccupations soulevées par Ernest Mpararo, Président de la Ligue congolaise de lutte contre la corruption –Licoco-, Matata  a été invité à parler de sa gouvernance et de sa lutte contre la corruption. Contrairement à ce qu’il qualifie de  fausses vraies vérités, il invite, par contre,  les uns et les autres à se fier aux chiffres plutôt qu’aux rumeurs. La gouvernance est très positive. La lutte contre la corruption est aussi  très active. Le rapport de la Doing  Business, l’estimation de la Banque Mondiale et d’autres institutions sur le Congo,  l’attestent. L’idéal n’est, certes,  pas atteint. Mais,  avec la plus grande ardeur, le Gouvernement  de la RDC est sur plusieurs fronts. Et, tôt ou tard, quelle que soit la longueur de la nuit, le soleil finira par poindre à l’horizon.

Danny Ngubaa