Kabila Son ancien Dircab, Beya Siku, refusé comme Ambassadeur à Bruxelles

Vendredi 12 juin 2015 - 11:32

La communauté internationale commence à mettre peu à peu en exécution ses menaces, plusieurs fois proférées, contre le régime de Kabila. Le premier a en avoir fait le frais est Gustave Beya Siku, il y encore peu ancien Directeur de cabinet de Joseph Kabila, nommé récem¬ment Ambassadeur de la RD-Congo près le royaume de Belgique. Sauf que sa nomination pour être effective devrait être acceptée par l’Etat-accréditant. Sa petite retraite dorée aux pays de wallons et des flamands n’aura pas lieu car la lettre d’accréditation de Joseph Kabila le nom-mant ambassadeur a été refusée selon des sourc¬es diplomatiques.

Les autorités belges n’en veulent pas, de l’ancien vice-ministre aux hydrocarbures et ancien chef de cabinet de Kabila qui traîne une sulfureuse réputation. Les raisons de ce refus n’ont pas été révélées. Cela relève de la souveraineté des Etats laissent entendre une source diplomatique. « Les Etats sont libres d’accréditer qui ils veulent . C’est à leur discrétion. Et ne sont pas tenus de motiver leur refus ». Se contenter de lâcher le diplomate que C-NEWS a contacté. Mais vraisemblablement, en refusant d’accréditer un proche de Kabila, le royaume de Bel¬gique a voulu faire passer un message : le temps de sanctions est arrivé. Très en pointe dans le dossier du charnier de Maluku, la Bel¬gique n’avait pas du tout ap¬précié ni le ton ni la méthode employés par le gouverne¬ment pour rejeter sa prop¬osition de financer les en¬quêtes. Le refus d’accréditer Beya Siku apparaît comme un signal fort que la commu¬nauté internationale envoie en direction du régime pour lui dire que l’heure des ca¬joleries est révolue. Sachant très bien que le gouverne¬ment est dans une mauvaise passe politique (contesta¬tion interne d’où le dialogue politique) et économique (baisse des cours des matières premières avec comme conséquence moins des ressources budgétaires et donc déficit). La Commu¬nauté internationale semble prendre sa revanche face à l’arrogance d’un gouverne¬ment qui s’était ouvertement moqué des millions que la Belgique avait disponibilisé pour faire avancer l’enquête du charnier de Maluku. Mais sur les raisons apparentes de cette éviction de la candida¬ture de Beya Siku au poste de plénipotentiaire de la RD-Congo en Belgique, certaines sources évoquent sa nation¬alité cachée qui serait belge.
Les autorités belges trou¬veraient donc absurde d’accréditer un belge, c’est-à-dire leur propre citoyen, pour représenter un Etat étranger, la RD-Congo, dans leur pays. Mais selon les proches de l’ancien directeur de cabinet du président, seuls sa femmes et ses enfants ont la nationalité belge, pas lui. Difficile de démêler le vrai du faux car la RD-Congo est empêtré depuis des lustres dans le flou de la binational¬ité, qu’elle tolère en feignant de la condamner. Toujours des sources diplomatiques ont laisse entendre que c’est le début de l’application du décret de Barack Obama qui vise à punir tous ceux des dirigeants rd-congolais qui feront obstacle aux prin¬cipes démocratiques et se rendront coupables des vio¬lations massives des droits humains. Après Beya Siku, le regard de la communauté internationale se tourne con¬tre le vice-premier ministre chargé de la sécurité et de l’intérieur, Evariste Boshab.
Voilà des mois qu’il rechigne à rendre public le rapport sur les dérapages de l’Opération Likofi, pourtant déjà dis¬ponible. Malgré les demandes répétées de la communauté internationale et nationale à le rendre public, Boshab l’a rangé dans ses tiroirs en es¬pérant que la mémoire puisse jouer des tours à ceux qui le réclament. Chantre de la révision, l’ancien Secrétaire général du PPRD est dans le collimateur de la com¬munauté internationale qui s’impatiente de plus en plus. Et qui veut que le Rapport soit rendu public afin que les officiers de la police nationale congolaise (PNC) qui se se¬raient rendus coupables des violations graves des droits humains dans la répression de la délinquance juvénile, notamment le Général Céles¬tin Kanyama, répondent de leurs forfaits devant la Jus¬tice.

Beya éconduit en Belgique, Boshab dans le viseur dans la communauté internatio¬nale, ce qui explique aussi le dialogue politique dont Kabila veut se servir comme bouclier face à une commu¬nauté internationale et in¬ternationale de plus en plus menaçante.
PAUL MULAND