Kamerhe, Ingele… chez Sassou !

Jeudi 21 juillet 2016 - 06:07

Ils étaient hier à Brazzaville. Kamerhe pour le compte de l’UNC. Et, Ingele pour le compte de la DDC, son parti.  Motif ? Répondre à l’invitation de Denis Sassou N’guesso, dans le cadre d’une série de nouvelles consultations engagées pour matérialiser le dialogue inclusif  et favoriser la tenue des élections apaisées en RD. Congo.  Aujourd’hui, d’autres acteurs majeurs de la scène politique congolaise pourraient également faire le déplacement de la capitale du Congo d’en face, pour les mêmes raisons.  Dans la foulée, a-t-on appris,  plusieurs  dirigeants de l’Opposition sont annoncés.   Des contacts ont été déjà pris en ce sens, depuis plusieurs jours, à partir de Kinshasa où un des bras droits de Sassou tâte le terrain, pour s’acquitter de cette tâche, en arrondissant les angles des participants à ces consultations aux allures d’un pré-dialogue.

Mais, qui a mandaté Sassou et à qui il  rendra  compte du fruit de ce travail ? Difficile à dire  pour autant qu’il n’y a rien d’officiel, dans sa démarche. Déjà, à quelques jours du 30 juin, Kabila, lui-même,  était le premier à être consulté à Oyo. Ce qui laisse  les    analystes politiques  indépendants imaginer que ce passage du Président de la République chez son voisin, ne relève pas du régime des faits anodins, ni d’une simple promenade de santé. Les temps étant ce qu’ils sont, il y a lieu de pousser la réflexion plus  loin, jusqu’à tenter d’établir  un lien avec la tournée annoncée de certains diplomates à Brazzaville, tels que  Thomas Perrielo, des USA, et les autres envoyés spéciaux, qui, généralement, ne manqueront pas d’évoquer le cas de la RDC, lors de leur entrevue avec Sassou donné pour un vieux sage, en Afrique Centrale. D’autres encore, loin de parler de l’auto-invitation, y verraient la main de Kinshasa d’en appeler à l’implication de Sassou, pour aider Kodjo, le Facilitateur.  Quoi qu’il en soit, ce n’est pas la première fois qu’il introduit son nez dans les affaires politiques à la congolaise. L’opinion se souviendra, en effet,  qu’un beau jour, Tshisekedi wa Mulumba, alors qu’il avait confirmé le  rendez-vous pour une randonnée à Brazzaville, il lui posa un petit lapin. L’ironie du sort fit qu’un froid glacial  s’installa, dès lors, entre Sassou et Tshisekedi. Une autre fois, le premier cité vint à Kinshasa et rencontra le second à l’ambassade du Congo-Brazzaville. Quelle en fut, alors,  la suite ? Le feuilleton, s’il faut l’appeler ainsi, n’est pas aussi facile qu’on le croit. Doit-on penser qu’on voudrait rééditer le même exploit ? Apparemment, le même décor est planté. Tshisekedi arrive le 27 juillet. Il a son meeting le 31 juillet. Ses faits et gestes aujourd’hui,  sont quelque peu réduits, du fait du poids de l’âge, 84 ans,  et de sa convalescence interrompue à Bruxelles. Saura-t-il rencontrer Sassou, pour lui présenter ses   préalables au dialogue ?

LPM