Kananga vit dans l’obscurité infernale. André-Claudel Lubaya tient la SNEL pour responsable

Jeudi 23 octobre 2014 - 15:55

Rapporteur à la Commission Défense et sécurité de l’Assemblée nationale, l’élu de Kananga a noté lors de l’intervention de M. Erick Mbala, ADG de la SNEL que ses réponses n’ont pas pris la mesure réelle de la gravité de la situation en ce sens, que le patron de la SNEL est resté évasif et n’a pas apporté des réponses claires et pratiques aux préoccupations des Congolaises et Congolais sur les questions énergétiques, lesquelles occupent une place stratégique pour le développement de la RD Congo et l’amélioration des conditions sociales de la population.
L’ancien gouverneur de la province du Kasaï-Occidentale s’interroge sur les potentialités énergétiques réelles dont dispose la SNEL pour la fourniture de l’énergie fournie par cette entreprise à Kinshasa et dans les dix autres provinces de la RD Congo. « Quel est à ce jour le nombre de ménages congolais par province qui ont accès à l’énergie électrique à Kinshasa et à quelle moyenne de prix mensuelle », s’interroge-t-il.
Il souligne qu’à ce jour, la situation s’est dégradée au point qu’à Kinshasa, capitale de la RD Congo, le délestage est devenu la règle et la desserte en électricité, l’exception. Au point que le réseau de transport est complétement défectueux avec les câbles nus qui causent beaucoup d’incendies et d’accidents mortels sans compter la destruction des appareils électroménagers. « Pourtant, à maintes reprises, nous avons été informé par les médias de plusieurs financements accordés à la RD Congo par la Banque mondiale en vue de l’acquisition et de l’entretien de l’outil de production énergétique. Je tiens à demander à l’ADG d’éclairer avec détails la représentation nationale sur la hauteur réelle de tous ces financements et de leur affectations », dit-il.
Le souci qui anime cet élu du peuple est de savoir comment la SNEL en tant que société commerciale, qui perçoive des recettes et réalise des bénéfices sur la base des factures mensuelles souvent fantaisistes et exagérées, n’arrive pas à stabiliser, améliorer et accroître sa production au point d’inspirer la crainte de voir cette entreprise aller droit vers la faillite.
Kananga, ville fantôme
En ce qui concerne le déficit énergétique, il est déplorable de constater que l’entreprise qui produit et fournit de l’électricité et qui impose à la population du Kasaï-Occidental, en ce 21ième, le taux de desserte dans cette ville n’atteint même pas 1% de ménages, tandis que les factures pour les rarissimes foyers qui peuvent se le permettre dépassent 100.00 francs congolais le mois. « Je tiens à rappeler également qu’entre autre, à cause de ce déficit criant d’énergie électrique, la Bracongo, unique entité industrielle de la ville, vient de fermer ses portes à Kananga, jetant au chômage tout son personnel et condamnant plusieurs ménages à la précarité », a fait savoir André-Claudel Lubaya.
Dans cette optique, il s’interroge comment trouver une explication à une telle situation et les solutions envisagées par la haute direction de la SNEL pour soulager tant soit peu, la population du Kasaï-Occidental. Cette population, poursuit-il, se trouve de ce fait, interdite d’accès à la modernité et au développement.
Par ailleurs, il est inadmissible de constater que la population de cette province risque d’être condamnée indéfiniment, si jamais la SNEL ne prend des mesures adéquates à se contenter d’une centrale thermique inadaptée aujourd’hui qui produit insuffisamment par rapport aux besoins. Ce qui est paradoxal, c’est le fait que l’émission des gaz à effet de serre constitue une menace pour l’environnement.
Pius Romain Rolland