La Banque mondiale mise sur le PARRSA pour renforcer le projet Bukanga Lonzo en RDC

Jeudi 12 mars 2015 - 08:11

La Banque mondiale est déterminée à appuyer le secteur agricole en République démocratique du Congo (RDC). Stimulée par l’initiative de Bukanga Lonzo, ce parc agroindustriel promu récemment par le Gouvernement congolais dans la province de Bandundu, Elle s’attend à mettre en contribution l’expérience de certains de ses programmes pour consolider cet important projet d’utilité publique.

Directeur des opérations de la Banque mondiale dans les deux Congo, Ahmadou Moustapha Ndiaye l’a fait savoir le vendredi 6 mars 2015 lors de la « journée porte ouverte ». En visite dans les stands de plusieurs programmes qu’il soutient, il a posé un regard attentif sur le Programme d’appui à la réhabilitation et à la relance agricole (PARRSA).

Opérationnel depuis quatre ans, actif aussi bien dans la province de l’Equateur qu’à Kinshasa, ce programme est financé par l’institution de Breton Wood à hauteur de 120 millions de dollars américains. «Grâce au concours de ses animateurs, une centaine des ménages de l’Equateur savourent déjà le fruit d’un travail bien fait», relèvent des observateurs.

Face à Ahmadou Moustapha Ndiaye, le chargé de communication du PARRSA, Anselme Mumbere, a brossé le parcours de ce programme qui a surmonté beaucoup d’obstacles pour atteindre ses objectifs : «Placé sous la coordination d’Alfred Kibangula Asoyo, le PARRSA a, entre autres, touché plus de 86.000 ménages dans trois districts de l’Equateur : Nord Ubangi, Sud Ubangi et Mongala.

Le programme a notamment réhabilité plus de 1300 km de routes de dessertes agricoles, construit deux marchés - dont l’un à Businga et l’autre à Isabe-, six entrepôts (Yakoma, Wapinda, Karawa, Bozene, Komba, Mobayi- Mbongo) et vacciné plus de 2.512.000 volailles ainsi que 500.000 chèvres».

La cartographie gé-agro-écologique

«Les résultats atteints par le PARRSA dans le cadre de la production végétale s’expliquent, selon Anselme Mumbere, par le fait qu’à ce jour, ce programme recourt à une approche nouvelle basée sur la cartographie gé-agro-écologique.

Cette approche consiste à la constitution des bassins de production dans le cadre du recadrage du programme semencier de chaque district, en tenant compte des potentiels de production de chaque secteur et territoire.

L’installation de ces pôles de productions semencières contribuera à accroître la production semencière, rationnaliser le programme de multiplication et à rapprocher les semences des utilisateurs finaux».

«En d’autres termes, indique Anselme Mumbere, il est question de faire parvenir directement des semences de l’Inera/Boketa vers les agrimultiplicateurs et les Organisations des producteurs de semences au niveau des ménages. Raison pour laquelle le PARRSA soutient l’initiative de mise en place des marchés (points de vente) et points d’évacuation des produits agricoles ainsi que la mise en place des unités de traitement et de conditionnement de semences dans chaque bassin de production et ce, sous forme de sous projet».

20 tonnes de manioc par hectare

D’après le chargé de communication de PARRSA, des efforts sont menés pour mettre sur pied des bassins de production en vue de l’amélioration de la production, à travers la mise à disposition des semences et des services de conseils.

«C’est dans ce cadre que le PARRSA a apporté un appui aux différents acteurs semenciers, nommément l’INERA, le SENASEM, les Agri-multiplicateurs, les six Opérateurs d’Appui–Conseil (HPP, CDI- Bwamanda, ISCO, World Vision, Caritas et SNV), les Organisations des producteurs de semences et les ménages», note Anselme Mumbere.

Pas étonnant qu’avec le concours de la communauté locale que le PARRSA arrive à accroître la production de plusieurs produits vivriers, en l’occurrence le manioc, le maïs, le riz, l’arachide, le niebe… en répartissant les différentes cultures selon les zones spécifiées.

«Grâce à cette nouvelle stratégie, on arrive aujourd’hui à produire 20 tonnes de manioc par hectare, un score jusque-là inégalé», se réjouit Anselme Mumbere.

C’est probablement pour cette raison que la Banque mondiale voudrait profiter de cette expérience pour renforcer le rendement du parc agroindustriel de Bukanga Lonzo, en appuyant notamment des études sur la stratégie de relance agroindustrielle dans cette zone très fertile de la province du Bandundu.