La CENCO lance la campagne d’éducation civique et électorale

Jeudi 16 juin 2016 - 13:21
Dans le cadre de sa contribution au changement de mentalité et à l’amélioration de l’implication de la population dans la gestion citoyenne de la cité, susciter la réflexion des citoyens et citoyennes sur leur engagement actif non violent, responsable et généreux, pour participer à la cohésion et au développement du pays, et forger la conscience du peuple à édifier un Etat de droit et s’impliquer dans le processus démocratique en cours avec une conscience chrétienne bien avisée, la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), a procédé hier mercredi 15 juin 2016, à la Gombe, au lancement de la campagne sur l’engagement citoyen à travers son projet d’éducation civique et électorale. Cette campagne qui sera menée jusqu’au mois de novembre 2016 sur toute l’étendue de la République, consiste à sensibiliser des millions de femmes et d’hommes, de jeunes et de moins jeunes, de toutes les tendances religieuses et politiques, habitant nos villages et quartiers. La CENCO mettra en œuvre ce projet à travers son vaste réseau constitué de 47 diocèses, plus de 1300 paroisses, des mouvements apostoliques de femmes et de jeunes, des commissions, des écoles… Au niveau local, le projet établira des liens avec les autres confessions religieuses et associations de la société civile actives pour un travail en synergie. Prévu pour une durée de trois ans et demi, le projet d’éducation civique et électorale de la CENCO va mener des actions avant, pendant et après les élections, a indiqué le président de la CENCO, Mgr Nicolas  Djomo, et d’ajouter qu’avant les élections, la CENCO mettra en œuvre trois campagnes d’éducation civique et électorale, la formation et le déploiement de 10.000 animateurs locaux pour chacune des campagnes dont 40% de femmes, 30% de jeunes et la production et la diffusion des émissions de radio d’éducation civique. Pendant les élections, a-t-il poursuivi, il y aura également la formation et le déploiement de 10.000 observateurs et observatrices indépendants lors des élections et compilation des observations, tandis qu’après les élections, il y aura l’élaboration de matériel pédagogique et didactique sur les valeurs de démocratie, d’égalité des droits des hommes et des femmes, de non violence et de paix pour les élèves des écoles primaires et secondaires et pour les jeunes non scolarisées et ceux qui ont abandonné l’école. Il y aura aussi la promotion du dialogue entre élus et citoyens et citoyennes au niveau local, et le renforcement du leadership des femmes élues, a-t-il indiqué, au cours de cette cérémonie de lancement. Le numéro un de la CENCO a remercié le gouvernement canadien pour son appui financier et le gouvernement congolais pour la mise en œuvre de ce projet. Il a rappelé la vision de l’Episcopat congolais et précisé les objectifs et les harmoniques de ce projet dans les différentes étapes de la réalisation. Pour sa part,  le secrétaire général de la CENCO, l’abbé Léonard Santedi, a rappelé que l’éducation est pour les évêques de la CENCO, un laboratoire d’humanisation. Eduquer, c’est bâtir des personnalités, forger des tempéraments, construire une structure d’esprit, un socle, des piliers et des leviers qui permettent aux membres d’une communauté d’être ensemble, de vivre ensemble, d’agir ensemble et d’espérer ensemble, à partir des repères qu’ils considèrent comme les fondements et les principes de leur être au monde. Il a relevé que le projet d’éducation civique et électorale visera aussi  la formation intégrale de l’homme congolais, la formation de la conscience morale, l’acquisition des valeurs auxquelles la société s’identifie et qui orientent son avenir en particulier pour la réussite du processus électoral. Après la présentation du contenu et stratégie de la première campagne par André Bekambo, coordonnateur du projet d’éducation civique et électorale, Mme l’Ambassadeur du Canada, Ginette Martin  a soutenu que la RDC a fait face aux nombreux défis qui ont affecté sa population à des degrés divers. Que ce soit la violence, les guerres, la pauvreté et la corruption, ces défis n’ont certainement pas contribué à renforcer les liens entre la population et les institutions étatiques. Aujourd’hui, la population semble manquer de confiance dans les institutions démocratiques et une jeune population qui est peut-être marginalisée et non écoutée. Raison pour laquelle la campagne d’éducation civique est lancée pour essayer de renforcer les liens démocratiques entre la population congolaise et son gouvernement. C’est dans le souci de susciter dans l’ensemble de la population en particulier chez les jeunes une conscience sociale, un esprit critique et analytique, leur permettant de devenir des citoyens responsables et engagés dans le développement de leur société. Pour le Canada, le projet d’éducation civique et électorale en RDC répond à trois priorités du gouvernement canadien dans son travail en développement international, à savoir, la promotion de la démocratie, de la stabilité et la sécurité ainsi que l’amélioration de l’avenir des enfants et des jeunes. Murka