La Monusco enregistre en 2015 la défection de 2055 enfants de groupes armés

Jeudi 28 janvier 2016 - 14:18

Ces chiffres représente fit plus du double des données enregistrées l’année précédente.

Au cours de l’année 2015, la section Protection de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) a documenté 2 055 enfants qui se sont échappés de groupes armés. C’est du moins ce qu’a déclaré le porte- parole de la Mission onusienne en RDC, Félix-Prosper Basse, au cours de la conférence hebdomadaire de son organisation qu’il a animée, hier mercredi 27 janvier à Kinshasa.

 

Il a, à cet effet, fait remarquer que ces chiffres représentent plus du double des données enregistrées l’année précédente (1 030 enfants). Ces tendances « reflètent, d’une part, l’effectivité des opérations militaires, des actions entreprises par la section et ses partenaires gouvernementaux, de I Organisation des Nations unies et de la Société civile pour mettre fin au recrutement des enfants, et, d’autre part, le désir des enfants de quitter la vie militaire pour regagner la vie civile; une vie et un environnement appropriés pour leur épanouis sèment et leur développement », a fait savoir Félix-Prosper Basse.

 

A en croire le porte-parole de la Monusco, parmi les 2 055 enfants séparés de groupes armés, 139 étaient des filles. Pour Félix-Prosper Basse, les principaux groupes armés responsables du recrutement des enfants en RDC sont les Forces démocratiques de libération du Rwanda (891 enfants), Raïya Mutomboki (288 enfants) et Nyatura (232 enfants). Parmi ces enfants séparés de groupes armés, a-t-il poursuivi, 488, (incluant 26 filles) auraient été recrutés en 2015 par les mêmes principaux auteurs soit, les FDLR (219 enfants), Raïya Mutomboki (89 enfants) et Nyatura (69 enfants).

 

Au recrutement des enfants dans les groupes armés s’ajoutent d’autres types de violations graves des droits de l’enfant. Il s’agit de violences sexuelles, de meurtres, de mutilations et d’enlèvements.

«262 cas de violences sexuelles à l’encontre de filles ont été documentés dans les provinces affectées par le conflit. Les principaux auteurs de violence sexuelle à l’encontre d’enfants sont le Front de résistance patriotique de l’Ituri (67 enfants), les combattants de Raïya Mutomboki (33 enfants) et des Maï-Maï Simba (27 enfants) », a rapport Félix-Prosper Basse. Avant de renchérir : « Certains agents de /‘Etat sont également responsables de 35% des cas de violences sexuelles documentés ».

 

Autres cas de violations graves : 80 enfants ont été tués (53 garçons et 27 filles) et 56 sérieusement blessés (43 garçons et 13 filles), par les parties en conflit, et principalement par les combattants de l’Alliance des forces démocratiques (20 enfants), les FRPI (19 enfants) et les FDLR (14 enfants). « Certains agents de l‘Etat sont également responsables pour. 27% des cas», a-t-il noté.

 

Environ 68 enfants, dont 19 filles, ont été enlevés par les parties en conflit, et notamment les combattants des Raïya Mutomboki (21 enfants), FRPI (15 enfants) et de l’ADF (12 enfants). Les chiffres attribués au groupe armé ADF ont été, en grande partie, collectés à la suite des attaques meurtrières perpétrées par cette milice ougandaise dans les localités de Linzo (24 novembre), Mukoko (17 novembre) et Erengeti (29 novembre). De plus en plus, les enfants sont recrutés et utilisés par les combattants ADF. Durant les deux derniers mois, au moins cinq enfants, y compris deux jeunes filles, ont perdu la vie sur les champs de bataille. « Ceci est inacceptable et constitue une très grave violation des droits de l’enfant commise par l’ADF », a-t-il déploré.

Le bilan dressé pour l’année 2015 interpelle et vient réitérer l’impact des activités des groupes armés sur les enfants.

Par L. CARDOSO