Le déclin des marchés financiers chinois aucune incidence au niveau de l’économie congolaise. Il a ainsi engendré une réduction de la prévision de croissance de la RDC pour 2015. Celle-ci passe à 8,4%.
La République démocratique du Congo vient de revoir à la baisse sa prévision de croissance. Dans un communiqué rendu public hier jeudi à Kinshasa parle ministère des Finances, le ministre des Finances, Henri Yav Muland, a annoncé que le pays prévoyait désormais un taux de croissance de. 8,4% pour l’année 2015, contre 9,2% précédemment, suite à la baisse des marchés financiers en Chine.
« Le déclin des marchés financiers chinois a engendré une réduction de la prévision de croissance de la RDC pour 2015, qui passe maintenant à 8,4%. Ce qui représente toujours plus du double du taux de l’économie mondiale », explique le communiqué.
La RDC, pays parmi les moins développés au monde, est le premier producteur mondial de cobalt et dispute à la Zambie la place de premier producteur africain de cuivre. L’extraction et la transformation de ces deux minerais très abondants à l’ex-Katanga (Sud-est) et dont la Chine est un grand importateur, sont le moteur de la croissance économique nationale.
« En raison de son influence majeure sur les marchés internationaux, la prévision de croissance revue à la baisse de la Chine a réduit les prévisions d’importation et provoqué une baisse du prix du cuivre - une des principales exportations de la RDC -, au plus bas depuis six ans», explique le ministre des Finances.
La Chine est un partenaire privilégié de la RDC. Meurtrie par deux guerres entre 1996 et 2003, Kinshasa avait signé en 2007 un contrat de 9 milliards de dollars américains avec Un groupement d’entreprises chinoises, pour la réhabilitation ou la construction de près de 10000 km de routes et de voies ferrées, deux barrages, des hôpitaux, logements et écoles.
En échange, le gouvernement congolais s’était engagé à fournir aux entreprises chinoises jusqu’à 10 millions de tonnes de cuivre et 600 000 tonnes de cobalt. Mi-août 2009, notamment sous la pression du Fonds monétaire international (FMI) qui craignait un nouvel endettement de la RDC, Kinshasa avait annoncé la révision à 6 milliards de ce contrat.
Il y a quelques jours, un comité exécutif réuni par le Premier ministre s’était également penché sur cette question. Le comité avait également pensé sur la revue à la baisse des prévisions de la croissance de la RDC en 2015 à 8,4%, en raison notamment du « ralentissement constaté au premier semestre ». Convoquée le 24 août, la «troïka stratégique » a pris note du ralentissement de l’activité économique de la RDC au cours du premier semestre de cette année. Ce comité hebdomadaire rassemble autour du Premier ministre Augustin Matata, Ponyo, plusieurs hauts responsables économiques, parmi lesquels le gouverneur de la Banque centrale ainsi que les ministres des Finances, du Budget et de l’Economie nationale.
Dans son communiqué publié à l’issue de cette réunion, le comité exécutif a pris acte de la conjoncture difficile du marché des matières premières qui, « dominé par le cuivre en ce qui concerne 1aRDC, reste marqué par la baisse du cours de ce métal ».
Depuis le début de l’année, le cours du cuivre, principale exportation de la RDC, a baissé de 23,18%. Etabli à 4 886 dollars la tonne ce jeudi 27 août, il est à son plus bas niveau depuis mi- 2009. La troïka note avec satisfaction la bonne tenue de l’or et du cobalt, bien que leurs cours soient en retrait de -5,9% et - 5,03% depuis le début de l’année. Autant d’éléments qui ont amené le comité ministériel à revoir à la baisse les prévisions de croissance de la RDC.
Au niveau national, les estimations faites sur la base des réalisations à fin juin 2015 font état d’un ralentissement du taux de croissance de 1,1 point par rapport à son niveau de 2014, passant de 9,5% à 8,4%. En février dernier, Kinshasa tablait sur une croissance de 10,4% cette année. Pas plus tard, que début juin, la mission du FMI dans le pays annonçait le chiffre de
9,2%.
Les autorités congolaises se félicitent néanmoins de la stabilité du cadre macroéconomique, avec un taux d’inflation annuel prévu à 0,67% et un taux de change maintenu sur le marché parallèle et en très légère dépréciation (-0,1%) sur le marché officiel à 932 francs congolais et 925,45 francs congolais respectivement pour 1 dollar américain.
Par Olivier KAFORO