La société civile dans sa diversité exige une représentation équitable au comité préparatoire

Vendredi 15 avril 2016 - 15:25
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Les organisations de la société civile dans leur diversité exigent la représentation équitable de toutes les composantes au comité préparatoire. D’un ton ferme, Kathy Kalanga Kasesula, la porte-parole et coordinatrice de cette méga plateforme plurielle de la société civile a rappelé au facilitateur que l’équilibre entre composantes doit être préservé au dialogue. ‘‘Nous demandons à la facilitation de respecter la liste de la société civile dans sa diversité telle qu’elle a été transmise et exigeons la représentation équitable de toutes les composantes au comité préparatoire et lors du dialogue’’, explique la dame de fer. En outre, les forces vives rappellent qu’elles doivent être prises en compte comme composante, à part entière, dans toutes les étapes du dialogue. Il s’agit du comité préparatoire, des assises du dialogue proprement dit et de l’étape de suivi des conclusions qui sortiront du dialogue. Notre quota doit être respecté, menace Kathy Kalanga. D’après elle, le dialogue n’est pas une affaire entre politiciens pour comploter contre la république. ‘‘Le dialogue, c’est pour le peuple et non une messe noire des politiciens. Nous voulons éviter la violence et le chaos au pays et nous mettons d’ores et déjà en garde les acteurs politiques- majorité et opposition contre toute forme de violence’’, vocifère la porte-parole de la société civile dans sa diversité. Ainsi, les ténors de cette plateforme plurielle de la société civile  invitent la majorité et l’opposition à se mettre autour d’une table sous la facilitation d’Edem Kodjo pour un consensus politique et électoral. ‘‘Renforcer le mécanisme de la gouvernance électorale consensuelle et concertée afin de crédibiliser le processus électoral et accroitre la confiance de la population dans le dit processus’’, note Kathy Kalanga. D’ailleurs, l’expertise de cette plateforme n’est plus à démontrer. Elle avait initié, en son temps, des consultations avec les leaders politiques de la majorité et ceux de l’opposition. Objectif, les convaincre à se parler et à trouver des solutions ensemble. Et le pari était presque réussi. Toujours à la tête de cette délégation, Kathy Kalanga avait mouillé réellement le maillot. Kamerhe, Mavungu, Félix Tshisekedi, Mende, Diongo, Vuemba, Tshibanda, Fayulu, Bahati, Boshab et tant d’autres avaient été mis à contribution. Après avoir écouté toutes les parties, la société civile dans sa diversité avait élaboré un plan de sortie de crise. Plan qui peut aider aujourd’hui le facilitateur comme boussole de lors qu’il dégage les points de convergence et les points de divergence assorti d’une synthèse. Par ailleurs, la Société civile dans sa diversité appelle à la réouverture des bureaux de la Division électorale de la Monusco dans les 26 provinces. C’est pour apporter la logistique appropriée à la centrale électorale. Les organisations de la société civile pensent que les différents partenaires techniques et financiers doivent désormais appuyer le processus électoral.

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Depuis 2012, la Société civile dans sa diversité s’est engagée dans le processus de  consolidation de la paix face aux tergiversations politiciennes et à la situation  critique de l’insécurité persistante dans la partie Est de notre Pays.

Pour ce faire, les Organisations de la Société civile dans leur diversité avaient initié une série des consultations  et rencontres  aussi bien auprès de différents acteurs sociaux politiques de notre Pays, qu’auprès des envoyés spéciaux des Nations Unies, de l’Union Européenne, de l’Union Africaine,  des Pays Occidentaux et Africains impliqués dans la recherche de solution à la problématique   de la tenue des  élections  apaisées  en RDC.

Les Organisations de la Société civile, à travers cette démarche, se sont toujours prononcées pour la tenue du dialogue politique inclusif en RDC.

Aujourd’hui, les Organisations de la Société civile dans leur diversité saluent l’avènement de la Résolution 2277 du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui s’ajoute à tant d’autres Résolutions prises par cette Instance Internationale en rapport avec la problématique de paix, sécurité et démocratie dans notre Pays.

La Résolution 2277  se concentre sur  un certain nombre des points qui touchent à la vie de notre Pays, tout en reconnaissant sa souveraineté, son indépendance, son unité et son intégrité territoriale.

Il s’agit notamment de :

  • La sécurité des personnes, en particulier les populations civiles ;
  • Le respect des droits humains et la crise humanitaire ;
  • La sécurité des femmes et des enfants dans la situation des conflits en mettant en exergue la situation dans la partie Est du Pays ;
  • L’exploitation illégale des ressources naturelles de la RDC ;
  • Le processus électoral ;
  • Et la tenue du dialogue politique.

La Résolution 2277 se réfère  tant aux précédentes résolutions prises par les Nations Unies  en rapport avec la situation en RDC qu’aux autres instruments juridiques dont :

  • La Constitution de la RDC ;
  • L’accord cadre d’Addis-Abeba Et la Charte Africaine de la démocratie, élections et gouvernance ;

De l’analyse minutieuse du développement de ces divers points soulevés par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, les Organisations de la Société civile dans leur diversité  s’aperçoivent  qu’en dépit de la multiplicité des questions abordées, la Résolution 2277 focalise plus son attention sur deux points essentiels, à savoir : « le processus électoral et la tenue du dialogue politique inclusif en RDC ».

Le processus électoral  doit être conforme à la constitution et se dérouler de façon pacifique et crédible  pour que notre jeune démocratie soit stabilisée et consolidée dans le pays.

En outre, la résolution 2277, rappelle la nécessité d’un dialogue politique ouvert et pacifique associant toutes les parties prenantes  autour du déroulement d’un scrutin respectueux des Droits  Humains, transparent, pacifique, crédible conforme à la constitution et à la Charte africaine de la démocratie.

De ce qui précède, les Organisations de la Société civile  constatent que loin  d’apporter une réponse tranchée sur la question congolaise, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a,  plutôt, mis les acteurs politiques et sociaux de la RDC devant leur responsabilité dans le choix à faire par rapport au destin du pays.

Les acteurs politiques, toutes tendances confondues (opposition et majorité) ainsi que ceux de la Société civile doivent le comprendre et se mettre ensemble autour de la table pour s’accorder sur ce qu’il convient de faire dans le domaine électoral afin de ne pas ébranler notre jeune démocratie.

Ainsi, l’opinion tant nationale qu’internationale est consciente de l’impasse dans laquelle se trouve le processus électoral congolais. Cela est dû au déficit du consensus politique et électoral dont les parties au processus électoral (Gouvernement, Opposition et la Majorité) s’érigent en obstacles à la tenue des élections dans le délai constitutionnel à bonnes dates, à temps voulu ou à une date consensuelle.

Sur ce, les Organisations de la Société civile ne veulent plus  des acteurs politiques qui cherchent à amener le pays à un cycle infernal des violences en multipliant les alibis pour ne pas amener le Pays aux élections crédibles et apaisées dans le délai constitutionnel.

La résolution 2277 appuie la décision de l’Union Africaine d’engager des consultations sur le dialogue.

Maintenant que l’Union Africaine vient de réconforter les différentes parties prenantes congolaises qui souhaitaient la présence d’une facilitation internationale, en nommant Monsieur Edem Kodjo comme facilitateur audit dialogue.

Les Organisations de la Société civile dans leur diversité réaffirment leurs appuis à la tenue du dialogue politique et inclusif en appellent à l’implication de tous à ce forum qu’elles considèrent comme un procès de la population face aux politiques toutes tendances confondues (Opposition, Majorité).

Pour terminer, maintenant que la tenue du dialogue politique inclusif est irréversible, les Organisations de la Société civile dans leur diversité  exigent que :

  1. Les Organisations de la Société civile soient prises en compte comme composante, à part entière, dans toutes les étapes du dialogue, il s’agit du Comité préparatoire, des assises du dialogue proprement dit et de l’étape du suivi des conclusions qui sortiront du dialogue et  que leur quota  soit respecté.
  2. Nous demandons à la facilitation de respecter la liste de la Société Civile dans sa diversité telle qu’elle a été transmise et exigeons la représentation équitable de toutes les composantes au comité Préparatoire et lors de la tenue du Dialogue.
  3. Le Conseil de Sécurité de l’ONU doit aider la RDC à évacuer  hors de son territoire national les refugiés Burundais, Centrafricain, Sud-Soudanais, Rwandais, Ougandais,… qui risquent de perturber la tenue transparente des élections en RDC ;
  4. Exigeons à toutes les parties prenantes (Nations Unies, Union Européenne, Union Africaine, CIRGL, Etats-Unis et le Gouvernement Congolais) la neutralisation des forces négatives sur le territoire congolais pour sécuriser les élections ;
  5. La réouverture de bureaux de la Division électorale de la MONUSCO en ce qui concerne particulièrement le personnel civil dans les 26 provinces afin d’apporter la logistique appropriée à l’organisation des élections dans notre pays ;
  6. Les différents partenaires techniques et financiers d’appuyer le processus électoral, particulièrement le Gouvernement et la Communauté internationale dans son ensemble, doivent rendre effectif leur appui à la tenue des élections apaisées pour la RDC ;
  7. Les Organisations de la Société Civile invitent la majorité et l’opposition à se mettre autour d’une table sous la facilitation d’Edem Kodjo pour un consensus politique et électoral qui s’impose ;
  8. Renforcer le mécanisme de la gouvernance électorale consensuelle et concertée afin de crédibiliser le processus électoral et accroitre la confiance de la population dans le dit processus.

 

Fait à Kinshasa, le 15 avril 2016

 

Pour la Société civile dans sa diversité

               

Madame Kathy Kalanga Kasesula                                          

 

Porte parole et Coordonatrice