La traque des « Kuluna » relancée avec de nouvelles méthodes

Mercredi 13 avril 2016 - 11:11

Une décision saluée par beaucoup, alors que certaines organisation de défense des droits de l’homme continuent à exiger un forum pour trouver des solutions à ce problème de banditisme des jeunes!

« L’Opération Likofi » avait défrayé la chronique en son temps dans le pays, plus particulièrement dans la ville province de Kinshasa. Cette opération qui avait fait couler beaucoup d’encre et de salive, a été évaluée lors du dernier conseil des ministres.

Ainsi, après la présentation du rapport d’évaluation et de contrôle de l’Opération Likofi par le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur et Sécurité, Evariste Boshab, le gouvernement a décidé la relance de la traque des « Kuluna », mais avec de nouvelles méthodes.

Une commission créée

Pour ce faire, il propose une série de recommandations; l’établissement d’un commandement opérationnel autonome avec des moyens humains, logistiques et une infrastructure adéquate, la mise en œuvre des procédures judiciaires de flagrance et la création des chambres spéciales des Tribunaux pour enfants, la systématisation des évaluations par l’Inspection générale de la PNC à l’issue de chaque opération de grande envergure ainsi que la mise en place des unités de police de proximité sur l’ensemble du territoire national.

Cependant, le calendrier pour l’exécution de cette opération n’a pas été rendu public.

Des sources relèvent qu’une commission, dirigée par le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur et Sécurité, composée de responsables de la police et autres délégués du ministère de la Justice, est mise sur pieds.

Du côté de la population, notamment kinoise, beaucoup ont salué la décision du gouvernement, suite à la résurgence des actes de criminalité de certains jeunes à travers la ville de Kinshasa.

Ces « Kuluna » envahissent, pour la plupart, les endroits à grande concentration et autres arrêts de bus, afin d’imposer leur loi. Ils préfèrent opérer la nuit, surtout là où il y a de l’obscurité.

Ils ont, en outre, plusieurs méthodes pour dépouiller leurs victimes. Ainsi, certains  » travaillent  » à l’aide des motos, quadrillant des avenues et usant d’armes blanches.

Des actes barbares

C’est de cette façon qu’un agent de la police avait vu son poignet coupé à la machette par des jeunes brigands, qui exigeaient de lui qu’il libère un de leurs camarades qu’il avait appréhendé pour le conduire au commissariat et qu’il avait menotté à son propre poignet.

Lors de l’Opération  » Likofi « , les agents de l’ordre avaient porté un rude coup aux « Kuluna », provoquant leur disparition provisoire de la capitale.

Mais les observateurs on constaté leur retour en force, comme pour défier les autorités. Ils opèrent même des fois non loin des commissariats de la police, sans être inquiétés. Maintenant que l’opération de traque des « Kuluna » est relancée, on peut donc croire que c’est pour répondre aux cris de détresse des Kinois.

Le gouvernement, pour sa part, prétend avoir pris toutes les dispositions afin d’éviter d’être de nouveau l’objet de critiques de la part des organisations des droits de l’homme qui avaient déploré la façon dont la police, avec le général célestin Kanyama, s’était engagée dans cette opération.

C’est ainsi que, du côté des organisations de défense des droits de l’homme, on avait parlé d’exécutions sommaires et autres disparitions forcées de la part des éléments de la police. Alors que le gouvernement de la RDC a ratifié plusieurs conventions de défense des droits humains.

Un colloque national de réflexion sur le phénomène  » Kuluna  »
Dans un communiqué, l’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme (ASADHO) a formulé des recommandations à l’endroit du gouvernement, de la police et de la justice congolaise.

Parmi lesquelles, celle de voir le gouvernement convoquer un colloque national de réflexion sur le phénomène  » Kuluna « , dans le but d’ élaborer un plan national de lutte contre cette délinquance juvénile, de mettre en place des structures d’encadrement et de réinsertion tant morale que sociale des jeunes désœuvrés de la RDC, et autres.

A la police nationale, il a été demandé d’agir conformément aux normes nationales et internationales relatives aux droits de l’Homme dans toute opération contre les Kuluna, de s’abstenir d’opérer des arrestations ainsi que détentions irrégulières des jeunes, dans le seul but d’extorquer de l’argent aux parents.

Il est demandé à la justice congolaise d’agir avec compétence et responsabilité dans le traitement des dossiers des personnes arrêtées par la Police nationale congolaise.

Par Lucien Kazadi T.

 

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