LE CONGO D’ABORD

Vendredi 19 juin 2015 - 06:09

On le dit introverti, voire un tantinet secret. A l’évidence, pas forcément à tort. Joseph Kabila n’est pas homme à ouvrir la bouche à tout bout de champ. Il écoute plus qu’il ne parle. Et lorsqu’il prend la parole, c’est qu’il a, à vraiment à dire.
Face à la presse hier, le Président n’a pas voulu voir les tendances, les lignes éditoriales. Bref, les différentes chapelles qui prolongent les débats et les bisbilles bien de chez nous. Le Raïs a invité les responsables de médias au patriotisme. " La presse au service du Congo ".
Venant d’un homme qui voit plus loin que le commun de congolais, qui apprend bien des choses et qui a de quoi voir venir, cette exhortation à se mettre au service du pays n’est pas gratuite. Nous n’avons que le Congo. Personne ne peut aimer ce pays plus que nous-même. Y allant de la métaphore familiale, le Raïs dira : "Si quelqu’un pense aimer vos enfants plus que vous-même, il est dangereux ".
Question à un franc symbolique : la patrie est- elle en danger ? A en juger par l’ode au patriotisme entonné par le Président, poser la question c’est y répondre. A en juger par l’invite présidentielle à voir la presse jouer tout son rôle en se mettant au service de la paix, il y a comme une menace existentielle quelque part. Si tant est que la menace n’ait jamais disparu.
Pour le journaliste comme pour le pasteur, la vocation " église au centre du village " est certes dans l’ADN. Il est bon que les choses soient ainsi. Mais seulement, en cas d’embrasement c’est tout le village qui brûle. Y compris l’église.
Prémonitoire ? Sans doute hélas ! Fataliste ? Assurément pas. Car, si tout le monde place le Congo au cœur des préoccupations, le scénario catastrophe peut être évité. Qui s’en plaindrait ? José NAWEJ