Malgré les efforts intenses de collaboration des partenaires et du ministère de la Santé pour lutter contre le paludisme en RDC, à travers des campagnes de sensibilisation et de distribution des moustiquaires dans tous les coins du pays, l’on constate avec amertume que la RDC continue à enregistrer plusieurs cas de décès.
C’est dans ce cadre que l’UNICEF a organisé, hier jeudi 21 avril 2016 en son siège situé dans la commune de la Gombe, une journée de sensibilisation à l’intention des journalistes membres du « Réseau des Amis de l’Enfant ». Cette rencontre avait pour objectif d’amener les journalistes à s’approprier les contours de cette lutte, en vulgarisant les stratégies et les méthodes de prévention, afin d’agir ensemble contre ce fléau tueur.
Selon les statistiques présentées par Benjamin Mutombo, communicateur sur les questions de santé, malgré la campagne de distribution de 24.426.254 moustiquaires imprégnées d’insecticides en 2015, la RDC avait enregistré 39.054 cas de décès sur 12.186.639 personnes souffrant de la malaria répertoriées en cette période.
Il en était de même pour l’année 2014 où 25.502 personnes sont mortes du paludisme sur 9.538.278 cas enregistrés. Et ce, malgré la distribution d’environ 11.908.157 moustiquaires.
Benjamin Mutombo a justifié ces chiffres par le fait que bon nombre des Congolais n’appliquent pas le comportement recommandé pour pouvoir échapper à la malaria. Et pourtant, les méthodes de prévention sont connues de tous. Il y a par exemple l’assainissement de l’environnement, l’utilisation des moustiquaires imprégnées de longue durée, un traitement préventif à l’endroit des femmes enceintes, etc.
Malgré ce tableau sombre sur le taux des personnes infectées, le conférencier a fait noter que la RDC a des atouts et des opportunités pour éradiquer définitivement ce fléau.
Selon lui, Il est question maintenant de se serrer les coudes dans la prévention de la maladie, accroître les ressources financières et humaines, rendre disponibles les intrants de la lutte antipaludique, maintenir les performances actuelles et accompagner davantage le plan stratégique national adopté pour la lutte contre
cette maladie.
En définitive, Benjamin Mutombo a recommandé à la population d’observer strictement certaines mesures préventives et l’a invitée à s’assurer que son environnement est propre pour qu’il ne serve d’abri, ni de gîte de reproduction aux moustiques. En évitant de drainer les eaux stagnantes autour de nos maisons et en désherbant nos parcelles et les environs.
Cet orateur a par ailleurs invité tous les chefs de ménage à dormir et à faire dormir tous les membres de leurs familles, pendant toutes les nuits et toute l’année, sous la moustiquaire imprégnée d’insecticide. Celle-ci constitue aujourd’hui le meilleur moyen de se protéger contre les piqûres des moustiques et contre la malaria.
Il a demandé à tout le monde à bien connaître les signes
de la malaria simple et de la malaria grave ou compliquée. Pour la
malaria simple, il s’agit de la fièvre, des maux de tête, des frissons
et des courbatures. Tandis que la malaria grave est reconnue, par
l’ajout à la fièvre, des signes suivants : l’incapacité de boire, de
manger, de téter et les pleurs incessants de petits enfants, les
vomissements à répétition, la fatigue intense ou excessive, l’anémie,
l’incapacité de se mettre debout ou de marcher , les convulsions, la
jaunisse ou la pâleur, la respiration anormale, etc. « Devant ces
signes, allez vite au centre de santé le plus proche pour recevoir un
traitement approprié conformément à notre politique nationale de lutte
contre le paludisme », a-t-il indiqué.
Il sied de noter que la Journée mondiale de lutte contre le paludisme,
célébrée le 25 avril de chaque année, sera couplée avec le lancement
officiel de la campagne de masse de distribution des moustiquaires
imprégnées d’insecticide. A cette occasion, 12.576.002 moustiquaires
seront distribuées à Goma, ville dans laquelle sera commémorée cette
journée, et 5.774.385 pour les villes de Kinshasa et l’ex Katanga.
Perside Diawaku