Les dessous de la détention de Vano Kiboko

Mardi 13 janvier 2015 - 12:51

Kolwezi déssormais sur un brasier

Des voix s’élèvent de plus en plus, parmi lesquelles celle de l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ), pour demander au président Kabila à faire cesser les menaces et intimidations contre ceux qui s’opposent à la révision de la constitution.

Elles s’attachent particulièrement au cas de Vano Kalembe Kiboko, ancien député du Parti du Peuple pour la Reconstruction et le Développement (PPRD) et président national de l’association socio-culturelle » Lwanzo Lwa Mikuba « . Cette association comprend les Basanga fortement implantés à Kolwezi,à Likasi et dans d’autres villes de la province cuprifère à des proportions non négligeables.

L’homme est incarcéré depuis le lundi 29 décembre 2014. Il avait été interpellé dans le parking de la DGM par plusieurs policiers. La veille, il avait été empêché par la Direction Générale de Migration (DGM) de voyager pour Paris avec son épouse et ses deux enfants. Selon sa défense, il devait se rendre aux Etats-Unis pour un check-up médical compte tenu de son état de santé qui le nécessite.

Transféré à la prison centrale de Makala

Après son interpellation l’homme a été acheminé au Parquet Général de la République (PGR), où il a été entendu pour avoir fait une déclaration, dans les médias de Lubumbashi en date du 27 décembre, à travers laquelle il s’est opposé à la révision constitutionnelle devant permettre au président Joseph Kabila Kabange de briguer un troisième mandat.

Depuis son transfert à la prison centrale de Makala à Kinshasa, Vano Kiboko se trouve dans un état de santé critique. Ses partisans ne s’expliquent pas cette situation de manque d’humanisme imposé à cette personnalité et grand leader de l’espace sanga qu’on ne manque pas de faire taire à cet instant en vue d’un passage en force la loi sur le découpage territorial, avec Kolwezi dans la future province de Lualaba. Vano Kiboko et les siens se battent pour compter Kolwezi comme district urbano-rural du Haut-Katanga.

Lors de sa conférence de presse tenue à l’hôtel Karavia, à Lubumbashi, le député Vano Kiboko avait fait le point sur les incidents de Kolwezi le 8 décembre 2014 à l’issue d’une marche concernant le découpage territorial. Au cours de cette marche, Mme Mpanga Mule avait été touchée par des balles des éléments de la police dépêchés pour disperser les manifestants ayant répondu à l’appel de » Lwanzo lwa Mikuba » pour protester contre toute modification ou changement de la Constitution.

Pour avoir soutenu l’idée d’un dauphin à Joseph Kabila,en la personne du gouverneur de la province du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe , à l’élection présidentielle de 2016,il vient de subir un autre ennui. Bien connu pour son franc parler, le député Vano Kiboko demandait par ailleurs à la justice de faire son travail afin d’établir les responsabilités en vue de déterminer les auteurs de la mort de Mme Mpanga Mule.

Moral au zénith

Le député honoraire Vano Kiboko continue à se battre malgré sa détention injustifiable à la prison centrale de Makala. Mais au Katanga, l’association socioculturelle » Lwanzo Lua Mikuba » dont il est président national est mobilisée et proteste contre l’arrestation de ce leader de Basanga.

Des témoignages sur base de visites qui lui sont rendues à Makala indiquent que l’homme a le moral au zénith et tient à voir la vérité triompher.

Juriste de formation, Vano garde son silence face au désemparement de la Chambre du Conseil qui n’a pas été en mesure de rendre le jugement sur le banc, souhaitant prendre l’affaire en délibéré. Evangéliste de l’Eglise Méthodiste unie,il accepté le verdict qu’il met sous le compte de saintes écritures.

Les membres de la société civile déplorent les intimidations dont sont victimes les acteurs politiques et associatifs hostiles à un troisième mandat de l’actuel locataire du Palais de la Nation. Déplorant sa détention, ils sont revenus à travers un communiqué qu’ils ont mis à la disposition de la presse le vendredi 9 janvier à Kinshasa sur plusieurs autres cas de privation des libertés individuelles.

Gare à cette détention

D’autres infractions ont été ajoutées au dossier de Vano Kiboko .Il s’agit de l’incitation à la haine tribale et propagation de faux bruits. Les membres de sa communauté ne qui l’entendent pas de cette oreille trouvent seulement que leur leader est victime d’un règlement des comptes au regard des distances qu’il a prises depuis un temps avec le régime en place.

Au pouvoir de bien gérer cette situation, la frustration et l’humiliation sont capables de briser l’unité ,l’entente fraternelle ,des valeurs utiles pour asseoir et raffermir la cohésion nationale.

Par K.K et GKM