Les participants au dialogue partisans d’une nouvelle transition

Mercredi 14 septembre 2016 - 09:32
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Le facilitateur du dialogue politique en République Démocratique du Congo, Edem Kodjo, est entré en scène avec le concours du Groupe de Soutien à la Facilitation, pour convaincre l’opposition, sous le leadership de Viital Kamerhe, de revenir à la Cité de l’Union Africaine, après avoir suspendu sa participation le lundi 12 septembre 2016. Au cours d’un point de presse qu’il a animé hier mardi 13 septembre 2016 à Pullman Hôtel, conjointement avec les parties prenantes au dialogue, l’ancien Premier ministre togolais a indiqué que les consultations étaient en cours depuis lundi soir pour tenter d’aplanir les divergences entre la Majorité Présidentielle et l’Opposition, après le clash intervenu au niveau de la commission « Elections ». Edem Kodjo a assuré qu’il avait l’appui du Groupe de Soutien à la Facilitation pour réussir dans sa délicate mission. De son côté, Vital Kamerhe s’est montré inflexible sur le respect du préalable ayant conduit au blocage du dialogue. Il a conditionné le retour de l’opposition à la Cité de l’Union Africaine à l’acceptation, par la Majorité présidentielle d’abord et la Société civile, du principe du démarrage des séquences des élections par le scrutin présidentiel et non les élections locales, comme soutenu par la famille politique du Chef de l’Etat. Chef du Groupe de Soutien à la Facilitation, Said Djinit, Envoyé spécial du Secrétaire Général de l’ONU dans la Région des Grands Lacs, a garanti l’accompagnement de la Communauté internationale pour que le dialogue aboutisse à un accord politique permettant l’organisation des élections dans un délai raisonnable et consensuel. A l’issue de cette conférence de presse, le Co-modérateur de la Majorité présidentielle, Alexis Thambwe Mwamba, a fait face à la presse dans les couloirs de Pullman Hôtel. Entouré de ses pairs de la famille politique du Chef de l’Etat, Alexis Thambwe Mwamba a déclaré que son camp politique était prêt à faire la concession relative à la tenue prioritaire de l’élection présidentielle pour que le dialogue n’accouche pas d’une souris. Le ministre de la Justice a souligné que toutes les parties au dialogue sont unanimes pour la refonte totale du fichier électoral telle proposée par la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), à savoir 16 mois +1 jour. Il a évoqué la possibilité d’organisation d’une transition pour gérer la période du « glissement ». Selon certaines indiscrétions, cette transition pourrait durer trois ans. La grande interrogation reste à savoir la manière dont vont fonctionner les institutions de la République et leurs animateurs. Si toutes les parties semblent d’accord pour que l’actuel Chef de l’Etat reste en fonctions au-delà de son second et dernier mandat pour conduire cette période transitoire, ce n’est pas le cas de la Primature qui fait l’objet de convoitises politiciennes émanant aussi bien de la majorité que de l’opposition. Des sources concordantes laissent entendre que l’opposition revendique le contrôle de la Primature. Raison avancée : le gouvernement n’a pas su dégager les moyens pour l’organisation des élections. L’actuel Co-modérateur de l’opposition, Vital Kamerhe, est fort cité pour succéder à Matata à l’hôtel du gouvernement. Pour les « faucons » de la mouvance présidentielle, le poste de Premier ministre leur revient de plein droit, conformément à l’esprit de la Constitution qui veut que la majorité gouverne. Alexis Tambwe Mwamba serait l’oiseau rare pour occuper le Matignon congolais pendant la transition. D’après les mêmes sources, la course à la Primature serait la goutte d’eau qui aurait fait déborder le vase le lundi à la Cité de l’UA. Des tractations seraient en cours pour un compromis de nature à apaiser toutes les parties. ERIC WEMBA