
Le territoire de Shabunda, dans la province du Sud-Kivu, paie un lourd tribut à l’insécurité et à l’enclavement. Coupé des principaux centres urbains et touché par l’occupation des villes voisines de Bukavu et Goma par les rebelles du M23, le territoire connaît une explosion des prix des produits de première nécessité.
Dans une correspondance adressée aux autorités nationales, le député national Placide Wenda dresse un tableau de la situation socio-économique dans le territoire de Shabunda, au Sud-Kivu.
Selon lui, le sac de ciment y coûte désormais jusqu’à 100 dollars, tandis que le litre de carburant se vend entre 15 000 et 20 000 francs congolais, soit plus de 10 fois le prix pratiqué à Bukavu.
Cette flambée des prix serait directement liée à l’enclavement du territoire et à l’insécurité dans la région, notamment dans les villes de Bukavu et Goma, actuellement sous occupation du groupe rebelle M23.
Cette situation entraîne l’arrêt des travaux du Programme de développement local des 145 territoires (PDL-145T), censé apporter des infrastructures de base dans les zones rurales.
Un programme perçu comme une promesse d’amélioration concrète dans des territoires comme Shabunda, dépourvus d’écoles modernes, d’hôpitaux équipés et de routes praticables.
« L’abandon de ce programme, combiné à la hausse du coût de la vie, frappe durement une population déjà marginalisée », déplore-t-il dans une correspondance adressée au ministre du Plan.
Malgré sa forte contribution de 45% à l'économie de Shabunda dans la province du Sud-Kivu, notamment en matières premières, les habitants restent confrontés à un quotidien marqué par la précarité et l’isolement.
Isaac Musharhamina, à Bukavu