La réouverture des postes frontaliers de Bunagana et Ishasha, reliant l'Ouganda aux zones du Nord-Kivu actuellement sous le contrôle du mouvement rebelle M23, a suscité de vives interrogations cette semaine en RDC. Pour éclaircir la situation, le consul ougandais, Isingoma Kusemererwa, chef du bureau de liaison au Nord-Kivu, a été convoqué par le général-major Somo Kakule Evariste, gouverneur du Nord-Kivu.
Lors de cette rencontre, M.Kusemererwa a fourni des explications concernant cette information qu'il a qualifiée "d'une information des réseaux sociaux". Sans donner de détails spécifiques sur la teneur exacte de sa réponse, il est entendu que le diplomate ougandais a cherché à justifier que son pays n'a pas officiellement procédé à la réouverture de ces points de passage comme cela est décrit dans les réseaux sociaux et que l'Ouganda comptait faire une communication officielle car il ne reconnaît que le gouvernement de la RDC.
"Je ne suis pas informé personnellement de cette ouverture, l'Ouganda va donner sa position à travers une communication officielle. L'Ouganda reconnaît seulement le gouvernement de la RDC", a-t-il dit.
Cette démarche intervient dans un contexte de tensions persistantes dans l'Est de la République Démocratique du Congo, où le M23, soutenu par le Rwanda selon de nombreux rapports de l'ONU, continue de déstabiliser la province du Nord-Kivu. La RDC a toujours maintenu que l'ouverture de ces frontières avec des zones occupées par un groupe armé constitue une violation de sa souveraineté et pourrait faciliter les activités illicites et le ravitaillement du M23.
Vendredi au conseil des ministres, le président Félix Tshisekedi a instruit la ministre des affaires étrangères de saisir l'Ouganda pour des explications quant à cette ouverture des frontières dans les zones occupées par le M23-AFC tel que vu dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux.
David Lupemba, à Goma