Les rebelles hutu rwandais ont encore tué à Lubero

Vendredi 8 janvier 2016 - 10:54

L Nord-Kivu, en général, et le territoire de Lubero, en particulier, continue de compter le nombre de morts parmi ses habitants. Les FDLR ont encore endeuillé plus d’une dizaine de familles.

 

Entre quatorze et seize personnes, selon les sources médiatiques relayées par Le Potentiel, ont été tuées dans la nuit de mercredi à jeudi 7 janvier dans l’Est de la RDC, précisément à Miriki, territoire de Lubero dans la province du Nord-Kivu à environ 110 km au Nord de Goma, chef-lieu de cette province déchirée par les conflits depuis plus de vingt ans. Cela dans une attaque menée par des rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Laquelle attaque semblait avoir visé la communauté Nande, selon les autorités civiles et militaire, citées par ces sources médiatiques.

 

On a dénombré «14 corps», a déclaré à l’AFP Bokele Joy, l’administrateur du territoire de Lubero, où a eu lieu la tuerie. Il a indiqué que « ce sont les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) qui ont commis ces actes ».

 

Pour sa part, le porte-parole des Forces armées de la RDC, le lieutenant Mak Hazukay, « les FDLR ont fait incursion dans la localité de Miriki », a-t-il déclaré également à l’AFP. Avant de faire remarquer qu’« ils ont contourné notre position (dans cette localité) et ils ont tué 14 personnes à l’arme blanche ».

 

Joint par téléphone de Goma, le chef de la localité de Miriki, Gervain Paluku Murandia, a affirmé que ses « deux femmes et (sa) fille aînée» avaient été tuées dans la nuit par les assaillants. Paluku Murandia est le mwami (chef coutumier) du groupement de Mulinde, dont Miriki est le chef-lieu, et membre d’une famille royale Nande.

 

Interrogé également par téléphone, un membre d’une association de défense des droits de l’Homme locale, Souleymane Mokili, a affirmé être présent à Miriki et y avoir vu « 14 morts (…) dans les maisons où ils ont été tués», selon lui « à la machette et par balles». Neuf blessés sont soignés à l’hôpital local, a-t-il ajouté.

 

Selon des sources locales, rapporte l’AFP, les chefs Nande du Sud du territoire de Lubero, où se trouve Miriki, s’opposent depuis plusieurs mois au retour de déplacés hutu congolais, accusant ceux-ci de vouloir « conquérir l’espace Nande ».

 

A en croire BBC Afrique, au moins 15 personnes ont été tuées à Miriki. Cette Radio britannique renseigne que le coordonnateur du Centre d’études pour la paix, la démocratie et les droits de l’homme ( CEPADHO), Omar Kavota, a fait savoir que 14 personnes ont été tuées dans la nuit, ajoutant qu’une autre personne a succombé de ses blessures. Il a confirmé que, pour le moment, le bilan de l’attaque est de 15 morts et de 8 blessés.

 

Par ailleurs, un jeune manifestant, signale BBC, a été tué par balles jeudi matin à Miriki par l’armée, alors que les habitants tentaient de manifester contre ce qu’ils qualifient de passivité de l’armée et de la mission de l’Onu. Ce qui porte à seize le nombre de morts.

Depuis trois mois, les FDLR se battent contre les milices locales, note la source. Laquelle rapporte, elle aussi, que es victimes sont de la communauté Nande dont les chefs s’opposent au retour de déplacés « hutu congolais » qu’ils accusent de vouloir s’emparer de leurs terres.

 

Par Olivier DIOSO

 

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