Les habitants du quartier 3, dans la commune de Masina, vivent dans une insécurité criante, provoquée par les vols à mains armées à répétition et d’innombrables actes de délinquance posés çà et là par les jeunes brigands appelés communément " Kuluneurs ". Cette situation terrorise terriblement la population de ce quartier périphérique de Kinshasa.
Chaque nuit qui passe, c’est au moins trois habitations du quartier 3 Masina qui sont visitées par les bandits. Entre deux et trois heures du matin, c’est toute une symphonie de crépitements de coups de feu qui résonnent dans plusieurs coins de cette municipalité.
Les plus en proie à ce banditisme sont les cabines téléphoniques, les bureaux de change, les terrasses, les boutiques et les familles où la vie s’avère être relativement aisée. Opérant souvent sur la moto ou avec un véhicule, ces malfrats s’organisent pour bien rançonner les unités économiques dans leur collimateur.
" Il était 21 heures, quand j’ai vu un homme costaud faire son entrer dans ma maison de communication », explique Junior, M., tenancier d’une cabine téléphonique sur l’avenue révolution à Masina quartier 3.
" Il m’a remis un billet de 100 dollars pour brader, et pendant que je comptais les billets en francs congolais, j’ai vu deux autres descendre de la moto devant ma cabine téléphonique. Ils se sont mis à tirer quelques coups de feu en l’air pour disperser les gens, et m’ont par la suite arraché 350.000 Fc, 150 dollars et les téléphones portables des clients laissés à la charge", poursuit Junior.
" Nous vivons actuellement avec la peur au ventre, se plaint Gisèle Mbambi, une habitante du quartier 3, dans la commune de Masina. Nous avons été visités plusieurs fois par les bandits. La dernière fois, ils ont profité du moment où mon père est sorti de la maison pour aller se soulager vers 03 heures du matin et nous ont dépouillé : téléphones, bijoux et une importante somme d’argent ont été ravis".
Des personnes interrogées à Masina à ce sujet estiment qu’à la base de cette insécurité, il y a des faux soldats, des militaires ayant déserté les rangs et des jeunes désœuvrés qui s’adonnent désespérément au " phénomène Kuluna ".
" Nous lançons un vibrant appel à l’endroit des autorités compétentes, en l’occurrence l’inspecteur provincial de la Police, le général Célestin Kanyama et le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta, en vue d’une multiplication des postes de police et d’une organisation à fréquence régulière des patrouilles et bouclages ", avancent la notabilité de cette municipalité. Orly-Darel NGIAMBUKULU