Journée mondiale de la fin de l’impunité pour des crimes contre les journalistes
A la même occasion, Kasonga Tshilunde a insisté sur l’accélération du processus de finalisation de la loi sur la dépénalisation du délit de presse, sur la redevabilité des journalistes à l’UNPC et non aux cours et tribunaux
A l’occasion de la journée mondiale de la fin de l’impunité des crimes contre les journalistes 2015, le président de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) a appelé, mardi 3 novembre, l’autorité publique de la RD Congo à libérer tous les journalistes arrêtés dans l’exercice de leur métier depuis 10 ans.
Kasonga Tshilunde a formulé cette recommandation au Cercle de Kinshasa, dans la commune de la Gombe, lors de l’ouverture des travaux de l’atelier sur le thème principal » Le rôle du pouvoir judiciaire face à l’impunité des crimes contre les journalistes « .
Il a commencé par rappeler les 15 cas d’assassinat des journalistes perpétrés depuis 2005 en RDC, avant d’inviter le parlement congolais à mettre tout en œuvre pour accélérer le processus d’adoption de la loi portant dépénalisation de la presse en RD du Congo.
Dans le même ordre d’idées, Kasonga Tshilunde a recommandé aux instances compétentes de mettre les journalistes coupables de délit de presse à la disposition de l’UNPC, au lieu des les déférer devant les cours et tribunaux, de libérer tous les organes de presse fermés et de prendre les dispositions qui s’imposent pour que les procès relatifs aux assassinats des journalistes aboutissement à la réhabilitation de ces victimes de l’intolérance dans leurs droits.
L’UNESCO lève le ton
Dans son message lu par sa représentante, la directrice générale de l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture) a publiquement condamné chaque cas d’assassinat de journaliste et exigé des enquêtes approfondies visant à retrouver les auteurs de ces actes de violence.
Mme Irina Bokova a expliqué que l’UNESCO a lancé le Plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité, en vue de mettre fin à l’impunité en favorisant des actions concertées entre institutions du système des Nations Unies œuvrant avec les gouvernements, la société civile, le monde universitaire et les médias.
De son avis, ce travail donne aujourd’hui les résultats escomptés, car la communauté internationale reconnaît de plus en plus la nécessité d’améliorer la sécurité des journalistes et de mettre un terme à l’impunité.
L’Assemblée générale des Nations Unies, le Conseil des droits de l’homme, ainsi que le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies, ont adopté des résolutions historiques pour répondre à ces problématiques, comme le Conseil de l’Europe à l’échelle régionale.
Des Etats mettent en place de nouvelles lois et de nouveaux mécanismes pour s’attaquer à l’impunité et améliorer la sécurité des journalistes. Les systèmes judiciaires et les forces de sécurité ont renforcé leur engagement à cet égard.
Défis à lever
Parmi les défis à lever, la directrice générale de l’UNESCO juge indispensable de redoubler d’efforts pour mettre fin à l’impunité des attaques perpétrées contre les journalistes, afin de faire progresser le droit » de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit « . Ce droit est consacré par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme…
» Chaque fois que l’auteur d’un crime échappe à son châtiment, cela encourage d’autres criminels et crée un cercle vicieux de violence « , a enchainé la directrice générale, avant d’inviter les Etats à prendre toutes les mesures nécessaires, par la législation, des mécanismes de protection et tout nouveau moyen adapté, afin de garantir que les enquêtes et des procès relatifs aux crimes perpétrés contre les journalistes soient menés.
Pour sa part, Fwasa Tombisa a exposé sur le sous-thème » Pourquoi la sécurité des journalistes est-elle essentielle et comment est-elle liée plus largement à la liberté d’expression et au droit à l’information ? « .
Israël Kazadi a, quant à lui, planché sur le sous-thème » Quel est l’impact psychologique pour les journalistes travaillant dans un environnement dangereux, ainsi que pour leurs familles ? »
L’intervention de Mme Christiane Munoki a porté sur le sous-thème » Existe-t-il des dangers spécifiques qui menacent les femmes journalistes et quels sont les moyens de les contrer ? «
Enfin, Me Delphin Bulambo a développé le sous-thème » S’attaquer aux causes profondes de l’impunité des crimes contre les journalistes : quel rôle pour le système judiciaire en RDC ? «
Les travaux l’atelier ont été ouverts par un représentant du ministre de la Communication et des médias, Lambert Mende.
Par Marcel Tshishiku