L’ONU souhaite ainsi l’empêcher de rebondir. En 2014, les décès liés au sida ont chuté de 42 % depuis le pic de 2004, preuve que l’élargissement de l’accès aux traitements sauve des vies.
Avant la Journée mondiale de lutte contre le sida, qui est célébrée le 1er décembre de chaque année, un nouveau rapport de l’ONUSIDA, publié hier mardi, montre que les pays se préparent à doubler le nombre des personnes sous traitement contre le VIH d’ici à 2020.
Selon l’agence onusienne, cette approche d’accélération contribuera à réaliser son objectif de traitement 90-90-90, c’est-à-dire de faire en sorte que 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut VIH, 90% des personnes connaissant leur séropositivité au VIH reçoivent un traitement et 90% des personnes sous traitement aient une charge virale supprimée.
Les avancées de la riposte au VIH au cours des 15 dernières années ont été extraordinaires. En juin 2015, l’ONUSIDA estime que 15,8 millions de personnes avaient accès à la thérapie antirétrovirale, contre 7,5 millions de personnes en 2010 et 2,2 millions de personnes en 2005.
42% de diminution depuis 2004
À la fin de 2014, l’ONUSIDA estime que les nouvelles infections par le VIH avaient chuté de 35% depuis le pic de 2000 et que les décès liés au sida ont diminué de 42% depuis le pic de 2004. » Tous les cinq ans, nous avons plus que doublé le nombre des personnes sous traitement salvateur, » a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA.
» Il nous faut le faire encore une seule fois pour briser l’épidémie de sida et l’empêcher de rebondir. « , martèle-t-il. Les avantages de la thérapie antirétrovirale qui transforment la vie des gens signifient que les personnes séropositives vivent plus longtemps et en meilleure santé, ce qui a contribué à accroître le nombre des personnes vivant avec le VIH dans le monde.
A la fin de 2014, l’ONUSIDA estime que 36,9 millions de personnes vivaient avec le VIH. Une fois diagnostiquées, les personnes doivent avoir un accès immédiat à la thérapie antirétrovirale. » Aujourd’hui, nous avons plus d’options pour la prévention du VIH que jamais.
Et avec de meilleures données, nous pouvons devenir de meilleurs intermédiaires, et trouver les bonnes options de prévention pour les bonnes personnes, » a poursuivi M. Sidibé.
Pour mettre fin au sida en tant que menace de santé publique, une méthode accélérée et plus ciblée est nécessaire à l’aide de meilleures données pour cartographier et atteindre les personnes dans les endroits où surviennent la plupart des nouvelles infections à VIH.
Pour soutenir les pays dans cette approche, le rapport de l’ONUSIDA fournit des exemples de plus de 50 communautés, villes et pays qui utilisent des approches innovantes pour atteindre davantage de personnes à l’aide de services complets de prévention et de traitement du VIH.
Le rapport souligne la manière dont des programmes de prévention et de traitement du VIH à fort impact, tels que la prophylaxie préexposition, la circoncision médicale masculine volontaire et les services de santé sexuelle et reproductive, sont mis en œuvre avec succès dans divers lieux et pour différentes populations, notamment les adolescentes et les jeunes femmes et leurs partenaires, les femmes enceintes vivant avec le VIH, les professionnel(le)s du sexe, les personnes transgenres, les hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que les personnes qui s’injectent des drogues.
Dans le rapport l’ONUSIDA identifie 35 pays sur la voie de l’accélération qui représentent 90% des nouvelles infections à VIH. Le fait de cibler le lieu et la population, ainsi que les programmes qui ont le plus fort impact, donnera ses fruits d’ici à 2030 : 21 millions de décès liés au sida évités ; 28 millions de nouvelles infections au VIH évitées ; et 5,9 millions de nouvelles infections parmi les enfants évitées.
Par Godé Kalonji