Médiateur Chassé au Burundi pour partialité, Saïd Djinnit pressenti en Rd-Congo

Vendredi 12 juin 2015 - 11:29

Chassé au Burundi pour parti-pris en faveur de Pierre Nkurunziza, Said Djinnit, l’envoyé spécial des Nations-Unies pour la région des Grand-Lacs est pressenti comme médiateur en Rd-Congo dans la perspective du dialogue dont Joseph Kabila a entamé les consultations avec dif¬férentes forces vives de la nation. Le conseil de sécurité des Nations-unis, selon une source diplomatique, a jeté son dévolu sur Djinnit, le remplaçant de Mary Rob¬inson, pour être média¬teur de la crise politique en Rd-Congo depuis les dernières élections de novembre 2011.

Après avoir été nommé mé¬diateur, Djinnit fera inces¬samment le déplacement pour Kinshasa afin de pren¬dre ses fonctions de média¬teur. La même source pour¬suit que le pouvoir en place de Kinshasa est favorable à la personne de Djinnit pour conduire le dialogue du fait que l’homme pourrait être manipulé par le pouvoir en place comme ce fut le cas au Burundi où ce haut fonc¬tionnaire des Nations-unies a été à la solde du pouvoir de Pierre Nkurunziza. Cela pourrait être le cas en Rd- Congo parce qu’entre les deux pays, il n’y a qu’un pas à faire. Le Burundi et la Rd-Congo sont deux pays limitrophes qui font face à une même crise politique caractérisée par le non re¬spect des textes fondamen¬taux. A la même source de poursuivre que c’est aux opposants Rd-Congo¬lais d’ouvrir l’oeil sur Djin¬nit suite à ses démesures comme l’ont fait leurs ho¬mologues du Burundi. C’est sans doute. Une fois nommé comme médiateur du dia¬logue, Djinnit pourra tirer les draps du côté du pouvoir dans le cadre de ces assises. Sur ce, Kinshasa a activé ses batteries à l’international pour le choix du Djinnit à la place de Martin Kobler, très contesté par la kabilie pour son indépendance d’esprit par rapport à elle ainsi que pour sa maitrise des dossiers politiques de la Rd-Congo. Rappelons dans le même or¬dre d’idées que l’UDPS avait posé aussi comme condition pour participer au dialogue une médiation étrangère.

Le parti de Tshisekedi avait fait porter son choix sur Kobler avant toute participation au dialogue avec Kabila. Le connaissant rigoureux- Ko¬bler- Kinshasa avait rejeté la demande de l’UDPS que Kobler offre des bons-offic¬es pour le dialogue en Rd- Congo. Le refus de Kinshasa jusque-là, n’a jamais été motivé. Des analystes ont fait remarquer que c’est un refus qui ne se justifie que par le désamour politique qui règne entre la mouvance présidentielle et Martin Ko¬bler devenu une épine sous les pieds de Joseph Kabila. La brouille qui a régné entre le gouvernement Rd-Congo¬lais et la MONUSCO, à New- York au siège des Nations-unies sur le prolongement du mandat de la MONUS¬CO en dit tout. Raymond Tshibanda et Kobler ont eu des accrochages à New-York comme pas possible sur le prolongement du mandat de la MONUSCO que Kin¬shasa s’opposait à tout prix. Par contre, Kobler soutenait l’idée du Conseil de sécurité que le départ de la MONUS¬CO en Rd-Congo doit se faire de manière progressive. Au finish, Kobler avait eu raison sur Tshibanda. Depuis lors entre Kobler et le gouverne¬ment, c’est la guéguerre. Au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la MONUSCO du mercredi pas¬sé, Kobler avait lâché aux journalistes qu’il est prêt à offrir ses bons-offices à la Rd-Congo s’il était désigné comme médiateur du dia¬logue. Chose que le pouvoir en place refuse d’entendre de cette oreille. C’est au conseil de sécurité des Na¬tions-unies de trancher sur cette affaire qui fâche déjà les esprits. La charge revi¬ent donc aux opposants farouches au maintien de Kabila au pouvoir d’ouvrir l’oeil à Djinnit qui risque de faire le lit pour Kabila en vue du dialogue. C’est depuis, hier, jeudi 11 juin que Djin¬nit a démissionné de ses fonctions de médiateur à la crise Burundaise née depuis que Nkurunziza via sa fa¬mille politique s’était déclaré candidat à la présidentielle.

XAVIER PEREZ