Rapport 2015 de Transparency International : La RDC parmi les pays les plus corrompus

Jeudi 28 janvier 2016 - 11:07

Classé 146ème sur 168 dernière la RCA, le Congo-Kinshasa a obtenu une note inférieure à 50, soit 22, comprenant les nations fortement corrompues.

 

La RDC continue à ployer sous la corruption. Le rapport pour le compte de l’année 2015 établi par Transparency International ayant trait à l’indice de perception de la corruption dans le secteur public à travers 168 pays pris en compte l’indique bien. Le géant pays situé au centre de l’Afrique fait du sur place avec la même note de 22 comme en 2014. Et pourtant cette côte inférieure à 50 concerne les Nations fortement corrompues. Dans cette catégorie humiliante se comptent les deux tiers des pays évalués.

Bien qu’ayant enregistré 5 points par rapport à l’année 2014, le Koweït débute cette classe des corrompus avec 49 points qui est clôturée ex aequo par la Corée du Nord et la Somalie qui ont obtenu respectivement 8 points. L’Angola, le Soudan, la Libye, le Burundi, le Tchad, le Sud-Soudan font aussi partie de cette catégorie de la honte. Les pays africains comme le Rwanda, le Botswana, le Cap-Vert et la Namibie ont sauvé l’honneur du continent noir à côté du Sénégal, du Lesotho, de la RSA qui se sont approchés de 50 points.

 

Ironie du sort, le rapport de Transparency international est rendu public au moment le gouvernement de la RDC se relance dans la lutte contre la corruption. La première des 28 mesures annoncées à l’issue du Conseil des ministres tenu le 28 janvier sous la direction de Joseph Kabila en dit long. «La lutte sans concession contre la fraude fiscale, douanière dans les secteurs économique, des télécommunications et des transports par la constitution d’équipes mixtes à cette fin, l’évaluation et l’audit des contrats d’amodiation et de partenariat conclu avec les sociétés minières de l’Etat, plus de rigueur dans l’octroi des exonérations, la réduction des taxes à l’exportation de certains produits, l’encadrement des principaux centres d’ordonnancement du pays, le contrôle accru dans le secteur des transports, la stricte application de la limitation du nombre des services opérant aux frontières, le marquage moléculaire du carburant, le contrôle des Sim box et l’autorisation donnée à l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications (ARPTC) de signer des contrats de partenariat des sociétés spécialisées ». Cette mesure touche à presque tous les secteurs de la vie nationale pris en tenaille à n’en point douter par la corruption. L’impunité semble favoriser ce fléau sévissant divers milieux si pas tous en RDC. Dans un pays où la bancarisation est devenue un must, on encourage curieusement le retrait de plusieurs milliers des dollars américains en liquide. La disparition du Comptable public du Ministère des Affaires étrangères après avoir retiré un montant colossal qui comprenait même des frais des missions du Chef de la diplomatie démontre l’inadéquation et la faiblesse des dispositions prises dans le cadre de la bonne gouvernance. Il en est aussi de la mauvaise qualité de la fibre optique de Moanda à Kinshasa à cause de la gabegie financière sur les fonds destinés à l’installation. Aujourd’hui, le Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI) se trouve en difficulté de récupérer les prêts mis à la disposition de certains promoteurs qui malheureusement sont d’une même obédience. La sélection sans rigueur n’est pas étrangère à cette situation où l’intérêt de la communauté nationale n’a pas été une préoccupation majeure. La Direction générale des Recettes Administratives, Judiciaires, Domaniales et de Participations (DGRAD) qui annonce depuis le 22janvier la perte d’une série des carnets de perception risque sans le faire la suite.

Ce sont les cas illustratifs de la mauvaise gouvernance, de la faiblesse des institutions publiques, de l’impunité et tant d’autres qui donnent raison à Transparency International.

Par KERK