RD Congo-Beni : La sécurité, une affaire de tous

Mercredi 27 janvier 2016 - 05:54
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Depuis que les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont pris le dessus sur les rebelles ougandais de l’ADF-NALU dans les encablures de la ville de Beni au Nord-Kivu (Est de RD Congo) il y a quelques mois, autorités politico-militaires et administratives ne baissent pas les bras.
Le Maire de la ville, en tête, multiplie de séances d’échanges et de sensibilisations en plus des descentes sur terrain en vue de rendre effective la sécurité sur l’ensemble de la ville.
Il est 7h00 du matin, ce lundi 25 janvier 2016. La grande salle de la Mairie de Beni reçoit du monde. Ils viennent de tous les services publics de la ville, des cadres de base aussi, pour échanger avec l’autorité urbaine, le Maire Jean Edmond Bwanakawa Nyonyi qui donne le ton. « Pas des questions tabous, mais dans l’ordre et la discipline », introduit le patron de la ville entouré de ses principaux collaborateurs.
La séance est indispensable et son importance oblige les uns et les autres à ne pas déroger à la règle. « C’est ici le forum d’échanges avec le chef, qui nous donne l’occasion de s’exprimer, de donner nos points de vue par rapport à l’évolution de la situation socio-sécuritaire dans la ville », raconte un cadre de base.
La séance est publique, les débats parfois tendus sont ouverts. Ils sont conduits avec perspicacité presque chaque début de semaine par l’autorité de la ville.
Gouvernance collégiale
Ces échanges hebdomadaires institués par Jean Edmond Bwanakawa, depuis son avènement à la tête de la deuxième ville du Nord-Kivu, sont salués par toute la population. Dans cette ville convoitée par les ADF NALU et les miliciens Maï -Maï, il est important d’instaurer une gouvernance de proximité.
« Je ne peux pas mieux gérer la ville sans s’associer à ma population, sans échanger avec elle autour de ses désidératas », nous a confié l’ancien ministre national, le seul Maire de ville en province, rodé dans la gestion politico-administrative des entités décentralisées. Et c’est le plus important pour la population.
« Il nous donne, par ces échanges, l’occasion de lui exposer nos points de vue par rapport à la gestion de la ville et sans crainte », explique un étudiant.
Le rapprochement avec la population a permis au Maire de créer un climat de dialogue franc et sincère indispensable avec différentes couches sociales. Opérateurs économiques, taximan moto, étudiants…saluent cette « gouvernance collégiale », qui a énormément contribué à la stabilisation sécuritaire à Beni.
Mais, pour autant, le patron de la ville n’en demeure pas là. Chaque jour, son bureau est accessible à ses concitoyens. « Ici, on ne se fait pas de souci pour être reçu par l’autorité de la ville, comme avec ses prédécesseurs », témoigne le septuagénaire Kivusa.
Lui, qui ne dort presque pas, n’hésite pas de se déplacer même en pleine nuit, à chaque fois que la sécurité de ses concitoyens est menacée. « Il arrive le plus souvent avant les patrouilleurs (FARDC et PNC) », rapporte un habitant du quartier dit Maroc.
« Nous étions au deuil et à 2h00 du matin, alors que l’un de nous était arrêté par des policiers en divagation. Nous l’avons (le Maire de la ville) appelé. Et, en  quelques minutes, il est arrivé sur terrain et les bandits ont été arrêtés », raconte Ignace Katembo du quartier Matonge.
Le rapprochement avec les motocyclistes a permis de consolider la sécurité et de dénicher les ennemis et leurs complices. Des dizaines de bandits ont d’ailleurs été arrêtés par les services de sécurité.
Taxes indispensables
Avec des quartiers construits sur des collines, la ville de Beni - entourée d’une forêt immense dominée par les palmerais - pose un grand défi de la voirie.
De nombreux petits ruisseaux coupent des avenues, obligeant la population de jeter des ponts, parfois de fortune, à certains endroits. C’est le combat que mène la municipalité, qui a mis en place un vaste plan de modernisation de ces infrastructures.
Déjà, au moins dix ponts sont en réhabilitation. D’autres sont devenus opérationnels rendent fluide la circulation d’un quartier à l’autre.
Région endémique du paludisme, Beni nécessite aussi une implication totale de sa population dans la salubrité. Avec ces petits ruisseaux et caniveaux transformés en certains endroits en déversoirs des immondices, le risque d’augmentation des foyers du palu augmente.
Conscient du danger, le maire Jean Edmond Bwanakawa a appuyé sur l’accélérateur, en mettant à contribution la cellule urbaine d’assainissement. Déjà, çà et là sur les grands artères, des brigades d’assainissement sont déployées afin de nettoyer les caniveaux tout en sensibilisant la population sur le traitement des immondices.
Somme toute, pour y arriver, la mobilisation des recettes indispensables doit suivre. L’apport des gouvernements provincial et central est donc impérieux en vue de permettre à ce premier citoyen de la ville de Beni de réaliser son plan de développement et de stabilisation sécuritaire.
C’est la raison pour laquelle le Maire appelle tout le temps ses administrés à s’acquitter de leurs impôts avec lesquels la modernisation de leur ville sera effective.

 

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