Rd Congo : les forces de sécurité et de défense détiennent le record des violences contre les journalistes

Vendredi 7 novembre 2014 - 10:48

En Rd Congo, l’Ong Journaliste en danger (Jed) a publié son rapport annuel 2014. Celui-ci est intitulé «
L'Armée, la Police et les Services de sécurité au banc des accusés ». L’étude décerne la palme d’or à
ces trois services qui totalisent à eux seuls 40% des violences perpétrées contre les journalistes.

De manière générale, le rapport recense les diverses exactions commises contre les professionnels de
l’information au cours de cette année 2014. La dernière actualité est l’arrestation, le 21 août dernier, de
Mike Mukebayi Nkoso du journal Congo News. Incarcéré à la prison centrale de Kinshasa, il est
poursuivi pour « imputations dommageables ». Le collectif « Libérez Mike » accuse le cardinal
Monsengwo d’être derrière les ennuis du journaliste.

Son cas vient s’ajouter aux autres recensés par Jed. Il y a le décès de Kennedy Mumbere Muliwavyo,
de la Radiotélévision Muungano d'Oïcha, tué à l'Est de la Rdc dans une embuscade rebelle tendue aux
forces armées congolaises. 38 journalistes ont été arrêtés ou détenus en prison ou à divers endroits. Au
moins 42 journalistes ont, soit reçu des menaces directes de la part des personnes identifiables ou
anonymes, soit ont été violemment agressés ou battus dans l'exercice de leur métier.

A Kinshasa, une journaliste a été enlevée pendant quelques jours par des hommes armés qui l’ont
ensuite relâchée après lui avoir fait subir des sévices corporels. En 2013, une autre femme avait été
enlevée dans les mêmes conditions dans l'Est du pays. Jed a en outre répertorié 19 cas de pressions
diverses ou de censures exercées sur les médias. Elles sont le fait des autorités politiques ou des
services de sécurité.

Jed rappelle que l’insécurité des journalistes s’est aggravée ces 10 dernières années en Rd Congo, à
cause de l’impunité qui s’est installée. Il y a des assassinats, des menaces ou des agressions physiques,
des arrestations ou des détentions arbitraires, des destructions de maisons de presse ou des outils de
travail des journalistes.

Jed exige que les « prédateurs de la liberté de la presse » soient identifiés et punis. Cela est d’autant
plus nécessaire que le pays prépare les élections présidentielles de 2016 dans un climat de tension et de
suspicion, causé par le débat sur la modification constitutionnelle afin que le président Joseph Kabila
soit candidat.

Les enjeux sont tels que beaucoup n’hésiteront pas à s’en prendre aux journalistes. D’où la nécessité
d’engager des réformes dans le secteur des médias afin de mieux protéger ceux-ci.