RDC : Nom du Premier ministre et clé de répartition (80%-20%) des postes ministériels proposés par le FCC à CACH, bloquent les négociations

Samedi 13 avril 2019 - 10:53
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C'est l'impasse totale dans les négociations sur le partage du pouvoir entre le Front Commun pour le Congo (FCC), coalition majoritaire au parlement pilotée par l'ex président Joseph Kabila, et Cap pour le changement (CACH), coalition politique du président de la République Félix Tshisekedi!

Plusieurs sources proches aussi bien du FCC, que du CACH, ont affirmé vendredi 12 avril à 7SUR7.CD que les négociations sur le partage du pouvoir au sein du gouvernement entre les deux familles politiques sont bloquées. Les deux camps se rejettent la responsabilité de ce blocage.

Le FCC propose que 80% des postes ministériels lui reviennent contre 20% à CACH. CACH proteste contre cette part du lion que le FCC s'est arrogée dans le partage des responsabilités gouvernementales. Cette plateforme aimerait un partage fifty-fifty (50%-50%) des postes ministériels.

Selon ses responsables, c'est ce type de répartition équitable des responsabilités publiques qui donnerait du sens à une coalition politique FCC-CACH. À la limite, la coalition pro-Fatshi penche pour un partage faiblement déséquilibré dont la clé de répartition est : 60% des marocains iraient au FCC contre 40% à CACH.

Mais pourquoi le FCC ne cède pas aux exigences de son partenaire au risque de voir leur deal politique échoué?

Une source au sein du FCC a déclaré que c'est parce que le président Tshisekedi a refusé de nommer le Premier ministre que l'ancien président Kabila a proposé via une correspondance.

Pour le FCC, révèle notre source, tant que le président de la République ne nommera le patron de la Gecamines Albert Yuma Mulimbi, proposé comme chef du gouvernement, bien que cette correspondance n'ait toujours pas été révélée, la coalition pro Kabila ne fera aucun cadeau au camp politique de Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe. Le FCC campera sur sa position (80%-20%).

Un autre cadre du FCC a dévoilé que certaines sorties médiatiques du président de la République ne sont pas de nature à créer un bon climat, un climat de confiance pour le partage des responsabilités ministérielles au sein du futur gouvernement. Notamment, la déclaration présidentielle aux États-Unis où il a parlé de ''déboulonner le système dictatorial'' mais en prenant aussitôt le soin de dire qu'il n'y aura pas de chasse aux sorcières et qu'il ne visait pas les individus.

Les bonzes du FCC reprochent à Félix Tshisekedi aussi ses ''fréquentations''. Le fait qu'il ait reçu notamment l'activiste des droits humains Paul Nsapu à Kinshasa, un ''banni'' de leur régime et Ida Sawyer de Human Rights Watch, une paria de la Kabilie, deux personnalités foncièrement anti-régime Kabila et qui ont été le fer de lance des sanctions occidentales contre les cadres du régime Kabila, a beaucoup frustré les caciques souverainistes de l'ex majorité présidentielle.

Autant des griefs que formulent les membres du FCC contre leur allié le président de la République et qui expliquent le malaise politique persistant que l'escapade à Buela Lodge des hauts cadres CACH et FCC n'a pas su dissiper.

Avec 20% du gouvernement, que ferons-nous?, s'interroge pour sa part un autre cadre du CACH?

Il y a l'UDPS qui devra avoir plus des postes que tous dans la coalition grâce à son poids politique, suivie de l'UNC et des alliés CACH aussi bien de la première heure que ceux de la dernière heure, poursuit notre source. Qui précise par ailleurs, qu'il faut aussi récompenser les cadres de LAMUKA qui ont rejoint Félix Tshisekedi. Il s'agit notamment de : patriarche Kyungu, Delly Sesanga, Claudel Lubaya, Jean Claude Muyambo, Adam Bombole, Jean Bertrand Ewanga et Frank Diongo.

En ne donnant pas assez des postes à CACH, c'est chercher à fragiliser politiquement Félix Tshisekedi et sa coalition car il n'aura pas assez de quoi satisfaire les ambitions politiques de certains de ses partenaires, insiste notre source.

Pour lui, Félix Tshisekedi ne doit pas être regardé sous le prisme du poids parlementaire par la Kabilie car son poids politique va au delà du nombre des parlementaires nationaux et même provinciaux du CACH. Réduire son poids politique aux députés CACH, est ''une erreur monumentale '', d'après ce cadre de CACH.

F. Tshisekedi au delà des députés, est le bouclier de Joseph Kabila et de sa famille biologique et politique contre la vengeance de la communauté nationale, la vindicte populaire et même la hargne des opposants comme Bemba, Katumbi, Fayulu. Sans oublier la puissante église catholique et les mouvements citoyens qui en veulent toujours à Joseph Kabila pour ses crimes. Les crimes sont encore frais!

Et ça, nos amis du FCC, ne doivent pas l'oublier, prévient notre source.

Pour ce cadre de CACH, si la formule de partage du pouvoir reste en l'état (80-20), la coalition ne servirait plus à rien. CACH envisagerait la cohabitation mais qui serait sérieusement encadré par le contreseing du président en sa qualité de chef de l'exécutif et de garant du bon fonctionnement des institutions, souligne-t-il.

Une année plus tard, le président pourra rebondir en dissolvant l'assemblée nationale et en demandant la confiance des électeurs pour conduire sa politique de déboulonnage, précise notre source.

Il appelle donc les partenaires du FCC à revenir à la raison en adoptant un profil bas.

Bien que conscient de la précarité de l'alliance FCC-CACH, dont il dit qu'elle ''peut péter à tout moment'', notre source n'est pas très pessimiste et pense que les divergences seront aplanies par le président Tshisekedi et Joseph Kabila.

Pour lui, à part Yuma Mulimbi, le FCC dispose d'autres cadres de valeur qui pourraient bien occuper la primature sur les bords du Fleuve Congo.

''Ce serait stupide de créer une crise institutionnelle et politique à cause d'un individu, d'engager un bras de fer avec le chef de l'État", a conclu notre source.

Pour rappel, le FCC avait annoncé dans la presse avoir déjà déposé le nom du formateur du gouvernement au cabinet du président de la République sans le révéler. Mais des fuites aussi bien au cabinet du président qu'au FCC, on parle du président de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), comme la personne désignée par Joseph Kabila pour devenir Premier ministre.

Pendant ce temps, plusieurs cadres et militants (base) de l'UDPS appellent à la fin du partenariat entre CACH et le FCC

Zabulon Kafubu

 

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