L'ONG Médecins Sans Frontières, "MSF", a, dans un communiqué daté du 17 janvier 2019 et parvenu à 7SUR7.CD, tiré la sonnette d'alarme sur un risque de détérioration de la situation sanitaire parmi les populations affectées par les violences dans la Zone de Santé de Yumbi dû aux conditions de vie précaires
Depuis fin décembre 2018, Médecins Sans Frontières a mis en place une réponse médicale d'urgence pour assurer des soins de santé primaires et appuyer les soins de santé secondaires en faveur des populations touchées par les violences dans la province de Mai-Ndombe.
Selon MSF, les conditions de vie précaires dans lesquelles se trouvent actuellement les personnes déplacées les rendent particulièrement vulnérables aux intempéries et à la maladie.
Afin déviter une détérioration de la situation sanitaire, MSF appelle les autres acteurs à accélérer le déploiement de leur réponse humanitaire.
"En cette période, le niveau élevé de l'eau submerge les îlots. Les gens s'abritent dans des cabanes partiellement construites mais cela ne suffit pas à les protéger de la pluie, de la fraicheur de la nuit et du vent, sans compter la saison particulièrement propice à la transmission du paludisme. Nous constatons l'impact de ces conditions de vie sur la santé au quotidien. La semaine dernière, nous avons réalisé près de 200 consultations par jour, dont plus de 20% auprès des enfants de moins de cinq ans", explique une infirmière travaillant au sein d'une des cliniques mobiles MSF.
Sur 1175 consultations réalisées à travers les cliniques mobiles entre le 4 et le 10 janvier 2019, plus d'un tiers des patients a été diagnostiqué avec le paludisme ou une infection respiratoire.
Sur les îlots, comme à l'intérieur des terres poursuit MSF, le besoin en abris, notamment bâches et moustiquaires, est criant mais la situation nutritionnelle est également préoccupante. L'accès restreint à la pêche ou aux champs ainsi qu'au marché de la ville de Yumbi, en fonction du lieu de refuge des personnes déplacées, limite les moyens de subsistance disponibles.
"En huit jours, nos équipes ont identifié 20 cas de malnutrition, dont 9 sévères, mais nous craignons que cette situation s'aggrave si des distributions alimentaires, entre autres, ne sont pas mises en place prochainement", s'inquiète Sophie Sabatier, Coordonnatrice du Pool d'Urgence de MSF au Congo de retour de Yumbi.
Elle a également appelé tous les acteurs humanitaires à se mobiliser le plus rapidement possible pour fournir aux populations déplacées l'assistance dont elles ont besoin.
Pour rappel, les violences qui ont eu lieu à la mi-décembre dans le territoire de Yumbi auraient poussé entre 20.000 et 30.000 personnes à fuir leur domicile selon Médecins Sans Frontières.
Jephté Kitsita