RECOMPOSITION DU BUREAU DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE - NOUVELLE OPPOSITION : DÉJÀ LES PREMIERS COUACS !

Jeudi 15 octobre 2015 - 12:04
L’Opposition, dans sa nouvelle configuration, peine à inverser les tendances. La recomposition intégrale de la configuration de l’hémicycle ne se serait pas produite, comme l’avait souhaité une certaine opinion. Les rapports des forces semblent résister à la rude épreuve imposée à la Majorité par le G7. Les prétentions au poste de 1er vice-président de l’Assemblée nationale, la pétition pour faire tomber tout le bureau, l’unité d’action et des stratégies entre le G7 et l’ancienne opposition…sont autant de preuves que sur le terrain, la nouvelle Opposition enregistre des revers. Elle expérimente déjà ses premiers couacs. Il n’y a que le poste de 1er vice-président et celui de rapporteur, seuls postes réputés vacants, qui ont été libérés. Une réponse cinglante à la prétention de la nouvelle opposition au Palais du peuple. L’exigence de la reconfiguration hic et nunc du bureau de l’Assemblée nationale a fait flop. Ce qui étale les faiblesses de l’Opposition même dans son nouveau format élargi au groupe des ex-sociétaires de la Majorité (G7). Du coup, la Majorité au pouvoir sort gagnante de cette bataille où l’Opposition misait sur une proportionnalité tenant compte de son actuel poids numérique. Cette exigence voulait que le nouveau bureau de la Chambre basse du Parlement soit composé de quatre membres de la Majorité présidentielle et trois de l’Opposition. A suivre de près ce qui se passe au Palais du peuple, il est difficile de prouver l’effectivité de la masse des députés qui ont effectivement migré avec armes, bagages et votes vers l’Opposition. La polémique autour des chiffres bat son plein dans la salle de Congrès du Palais du peuple. Pour le G7, ce sont 80 députés nationaux de plus qui s’ajoutent à l’Opposition. Argument balayé d’un revers de la main par la Majorité. La plate-forme présidentielle soutient que la transhumance qui a eu lieu n’a affecté qu’une trentaine - tout au plus une quarantaine d’élus. L’autre moitié aurait choisi de cheminer avec la Majorité présidentielle. La preuve ? Ils ont été vus à Kingakati. Réponse du berger à la bergère, le G7 affirme qu’ils ont vite fait de regagner le bercail dès le lendemain. Qui dit vrai ? Pour répondre à cette équation à plusieurs inconnues, une commission spéciale a été mise en place. Il appartient à cette dernière de déterminer l’étendue de la fracture qui se serait opérée au sein de la Majorité, en même temps qu’elle permettra de délimiter le nouveau rapport des forces à la Chambre basse du Parlement. Cette commission devra être une structure pleine de compétence et de technicité pour proposer des solutions structurelles afin de permettre à l’Assemblée nationale de poursuivre son fonctionnement normal, en cette période où le projet de loi sur la reddition des comptes de l’Etat pour l’exercice 2014 et la loi des finances pour l’exercice 2016 traînent à être examinés par les députés nationaux. Cette approche structurelle voulue après des consultations menées par le président de l’Assemblée nationale avec les différents groupes parlementaires, implique qu’un minimum de temps soit observé. Pour ce round, c’est la MP qui a gagné en conservant son quota de cinq représentants au bureau. Pour Aubin Minaku, l’objectif est de préserver l’harmonie conformément à la Constitution, aux lois de la République et aux autres instruments internationaux. Le speaker de la Chambre basse en est conscient : « On doit tenir compte de cette réalité ».   Une pétition gelée   Aubin Minaku s’est montré imperturbable, même face à une menace de pétition en cours de signature visant le départ de tous les membres du bureau. La démarche serait déjà entachée d’irrégularités.  « Des comportements indignes », rapporte-t-on. A ce sujet, le président de l’Assemblée nationale a publiquement stigmatisé le fait qu’un élu de la MP ait procédé, d’une manière non conforme au code pénal, pour convaincre ses pairs à signer la pétition. En clair, certaines signatures ont été obtenues moyennant des espèces sonnantes. Un discrédit pour l’honorabilité des représentants du peuple. « C’est inacceptable », a déclaré Aubin Minaku qui a dit s’en remettre au comité des sages de l’Assemblée nationale. Aux dernières nouvelles, cette pétition destinée à faire tomber tout le bureau Minaku n’a pas été déposée, même si l’Opposition prétend avoir dépassé la barre de la cinquantaine de signatures requises pour sa validité. Des conciliabules étaient observées jusque tard hier mercredi dans les couloirs de l’hémicycle entre les groupes parlementaires, notamment UDPS et MSR, sans nul doute dans l’objectif du recadrage d’une action commune et saine. L’unité au sein de la nouvelle Opposition se construira-t-elle facilement ? Entre-temps, le bureau a publié le calendrier électoral pour les seuls postes vacants. Il s’agit de la 1ère vice-présidence et du rapporteur. L’élection aura lieu le samedi 17 octobre. Dès aujourd’hui, les dépôts deSZ candidatures ont lieu au cabinet du président de l’Assemblée nationale. A l’heure de la clôture de dépôt (18 heures locales), le bureau va procéder à l’examen et à l’affichage des candidats retenus. Ces derniers devront battre campagne la seule journée de vendredi 16 octobre. Le Potentiel