Résolution 2277 : Félix-Prosper Basse recadre le débat

Jeudi 14 avril 2016 - 15:37

« Les recommandations de la RDC au Conseil de sécurité de l’Onu ont été entendues. Mais, c’est en souveraineté que celui-ci décide ». L’éclairage est de la Monusco.

 

Le débat autour de la résolution 2277 du Conseil de sécurité de l’Onu continue à défrayer la chronique. Preuve, cette question a constitué le point d’orgue de la conférence de presse animée par la Monusco, hier mercredi 13 avril à Kinshasa.

 

Répondant à une question des journalistes sur cette résolution qui énerve l’Exécutif congolais, le porte-parole de la Monusco, Félix-Prosper Basse, a préféré recadrer le débat pour éclairer la lanterne des uns et des autres.

« Tous les Etats membres (de l’Onu) ont droit à la parole lors des débats au Conseil de sécurité. La République démocratique du Congo est membre de la communauté internationale et a un représentant à l’Onu », a-t-il indiqué. Avant de rappeler que le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC, Maman Sidikou et le ministre congolais en charge des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Raymond Tshibanda, avaient présenté leurs rapports sur la situation qui prévaut au pays devant le Conseil de sécurité. Des rapports qui ont suscité un débat compte tenu dé la complexité de la question.

 

Pour le porte-parole de la Monusco, « Les recommandations de la RDC au Conseil de sécurité de l’Onu ont été entendues. Mais, c’est en souveraineté que le Conseil de sécurité décide. Et toutes les recommandations qui ont été reformulées sont coulées sous forme de cette résolution (2277) ».

 

Cet avis n’est partagé par e gouvernement qui, par l truchement de son porte-parole, Lambert Mende, a dernièrement laissé entendre : «La résolution 2277 contient « certaines, contradictions» qui sont, à ses yeux, « le fruit de décisions prises plus au prorata de tels intérêts périphériques qu’au regard de la situation et des besoins réels de la RDC».

S’abstenant de commenter la réaction du gouvernement sur la résolution 2277, Félix-Prosper Basse estimé qu’il est normal que la décision du Conseil de sécurité de l’Onu suscite un débat au sein de la classe politique congolaise. « C’est tout à fait normal que les gens réagissent à la résolution 2277 Le contraire serait de voir tout le monde l’accepter», a-t-il déclaré.

 

Faisant d’une pierre deux coups, Félix-Prosper Basse a fait savoir que « La résolution 2277 ne doit pas être mise en œuvre seulement par la Mission onusienne en RDC. Il y a aussi d’autres partenaires ».

 

RÉSPECT DE LA CONSTITUTION

Le dialogue et l’organisation des élections dans le délai constitutionnel sont parmi les points ‘abordés au cours de la conférence de presse de la Monusco.

Par ailleurs, la Monusco s’en tient au dialogue et au respect des délais constitutionnels dans la tenue de l’élection présidentielle et des législatives nationales, a fait remarquer le porte-parole de la Monusco.

De son avis, les Congolais doivent dialoguer quelles que soient leurs divergences. Avant d’émettre le vœu de voir la classe politique congolaise privilégier l’intérêt suprême du peuple congolais.

«Si le dialogue national, inclusif et transparent est conforme à la Constitution, les choses vont bien évoluer », a-t-il fait observer. Avant de renchérir : «Il n’y a pas d’autres solutions que le dialogue. C’est un moyen’ qui permettra aux Congolais de surmonter et contourner tous les problèmes qui se posent aujourd’hui dans leur pays».

Il a aussi rassuré que la Monusco est toujours prête à soutenir le processus électoral. Quoi de plus normal qu’il souhaite voir la Commission électorale nationale indépendante organiser la présidentielle et les législatives nationales dans le délai constitutionnel.

 

La résolution proroge d’une année le mandat de la Mission onusienne. A en croire le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, la décision de maintenir en l’état le volume du volet militaire de la Monusco n’est pas nécessairement aussi vertueuse que d’aucuns voudraient le croire.

 

En effet, Mende dénonce la tendance de certains Etats contributeurs de troupes à vouloir exercer sur la RDC « une sorte de tutelle internationale » injustifiable via un lobbying feutré en vue « d’accroître abusivement leur rôle dans la définition de la situation et, par conséquent, du mandat de la mission (…) ».

 

A la question sur la réaction de l’Exécutif congolais, Félix-Prosper Basse a rassuré que l’Onu s’est engagée dans le processus de retrait des Casques bleus en RDC. Selon lui, ce processus «doit se faire de manière graduelle et coordonnée ».

Par LE POTENTIEL