Le vice-président de la société civile du territoire de Kalehe, Pascal Muzuka, a indiqué jeudi 14 janvier avoir été témoins des cas d’infiltrations à partir du lac Kivu durant la nuit du vendredi 8 janvier vers les hauts plateaux de Kelehe au Sud-Kivu. D’après lui, 80 hommes armés non autrement identifiés ont traversé la frontière aux environ de 21 heures, heures locales. Des informations, démenties par les autorités provinciales mais qui confirment les rumeurs qui circulaient depuis la semaine passée dans la province, faisant état d’infiltrations de plus d’une centaine d’hommes armés à Kalehe.
L’autorité coutumière de Kalehe, Pascal Muzuka qui a confirmé ces informations, indique avoir enregistré l’infiltration de 200 personnes, sans donner plus des précisions. Il affirme avoir signalé des cas similaires d’infiltrations l’année passée aux autorités.
«Le territoire de Kalehe a connu beaucoup de cas de ce genre et la situation sécuritaire ne s’est pas améliorée comme nous l’espérions. On a vraiment enregistré un nombre très élevé», a déploré Pascal Muzuka.
Il a fait état des cas d’insécurité, dont des meurtres et assassinats, qu’il attribue aux «éléments négatifs isolés qui s’infiltrent depuis l’année passée » dans la zone. Selon lui, les efforts consentis par les autorités pour endiguer l’insécurité dans la région sont insuffisants.
Le ministre provincial de l’Intérieur a de son côté rejeté ces informations. Selon lui, ces rumeurs sont propagées par ceux qui veulent créer tout simplement une panique au sein de la population.
Confirmation d’une mission parlementaire
De son côté, la mission parlementaire dépêchée depuis dimanche 10 janvier par l’Assemblée nationale pour enquêter sur les allégations d’infiltrations des Burundais sur le sol congolais à Uvira (Sud-Kivu) a confirmé jeudi 14 janvier ces infiltrations. La cheffe de cette délégation, Elysée Munembwe, l’a affirmé jeudi 14 janvier à Radio Okapi, sans donné des détails sur l’identité des infiltrés.
«Nous confirmons qu’il y a des infiltrations. C’est-à-dire ces gens qui n’entrent pas d’une manière officielle. Il y a ceux qui entrent d’une manière officielle pour venir chercher refuge dans notre pays. Et il y a ceux-là qui entrent par des voies détournées», a indiqué Elysée Munembwe, ajoutant avoir rencontré des personnes étrangères appréhendées qui sont passées aux aveux.
«On nous a présenté ceux qui venaient d’être appréhendés par l’armée. Et ces derniers ont confirmé eux-mêmes qu’ils étaient des Burundais, qu’ils n’étaient pas des Congolais. Alors, ils nous ont dit qu’ils ont traversé à l’aide des bidons vides. Quelqu’un qui cherche à atteindre un pays par la nage à l’aide des bidons vides, cela veut dire qu’il ne veut pas entrer officiellement dans ce pays-là», a-t-elle rapporté.
Selon elle, les Congolais ne sont impliqués ni de près, ni de loin dans ces infiltrations, selon les informations que la mission a pu recueillir auprès de la population de Fizi et Uvira. La questeure de l’Assemblée nationale dit avoir été édifiée par les informations mises à la disposition de la délégation parlementaire. Ces informations feront l’objet d’un rapport que la délégation déposera aux bureaux de deux chambres du Parlement, a-t-elle assuré. La délégation parlementaire a quitté Uvira pour Kinshasa ce jeudi dans la mi-journée.