La touche d’Evariste Mabi et Denis Kalume au Jubilé d’or du PALU

Lundi 10 novembre 2014 - 14:01

« Plus le peuple sera éclairé, plus il sera libre », dit Voltaire. Et le Parti lumumbiste unifié –PALU- a voulu faire la lumière sur la gestion de la RD-Congo. Pour y parvenir, le patriarche de Gungu a profité de la célébration du 50ème anniversaire du PALU pour impliquer tous les RD-congolais dans l’histoire politique de leur pays. D’où le recours aux professeurs d’universités, aux leaders politiques nationaux et internationaux toutes tendances confondues pour animer les étaliers sans oublier la crème militaire. Question de réunir tous les RD-congolais. Des personnalités de la Majorité présidentielle –MP- et de l’Opposition ont donné de la voix via les ateliers/PALU pour s’exprimer sur le passé, le présent et l’avenir de la RD-Congo.

Le week-end dernier, sous la modération d’Adolphe Muzito, cadre du PALU et ancien Premier ministre de Kabila, à l’Hôtel Sultani à Kinshasa/Gombe, l’orateur et professeur Evariste Mabi Mulumba a axé son exposé sur l’économie sociale du marché face aux réalités RD-congolaises d’emblée, cet économiste et ancien Premier ministre de Mobutu a laissé entendre que l’économie de la RD-Congo est caractérisée par l’informel auquel s’ajoute le dysfonctionnement des services de l’Etat chargés d’assurer la régulation du marché pour sortir de ce carcan informel, il a proposé aux décideurs d’orienter la RD-Congo vers l’économie du marché qui garantit la croissance et la stabilité

Pour sa part, le général Dénis Kalume Numbi a tablé sur l’évaluation de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba en rappelant qu’il a été signé par Chefs d’Etat des pays limitrophes à la RD-Congo et ceux membres de la Région des Grands lacs africains y compris témoins représentants l’Union africaine –UA-, l’Organisation des Nations unies- ONU-, de la CIRGI et de la Communauté de développement pour l’Afrique australe –SADC. « Tous ces pays ont pris l’engagement ferme d’œuvrer pour le retour de la paix et la consolidation de la paix dans la Région des Grands lacs », a-t-il dit en soulignant que dans ledit accord, la RD-Congo a pris 6 engagements, les pays de la Région en ont pris 7 et la Communauté internationale, 4. En expert militaire, le général Kalume a plaidé pour le respect par les uns et les autres de cet accord. Il a fustigé les actes commis par certains groupes armés qui n’ont pas une franche analyse de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Il appelé la classe politique et tout le peuple RD-congolais à résister aux manipulations et à la corruption en vue de garder l’unité nationale acquise au prix du sang de nos compatriotes. Quant à Jacques Fumunzaza, cadre du PALU, son intervention a planché sur les partis politiques et les idéologies. Selon lui, un parti politique est un regroupement ou une association des personnes qui mènent le combat politique. Et ce, dans le but de conquérir le pouvoir et de le conserver autant que possible. Cet ancien sénateur a retracé l’histoire des partis politiques en RD-Congo suite au déclenchement du mouvement de réclamation de l’indépendance dans les années 1958 dans nombreux pays africains. « Deux courants politiques s’affrontent dans le microcosme politique en Afrique en général et RD-Congo en particulier, il y a d’une part le courant unitariste défendu par les nationalistes et d’autre part, le courant séparatiste fédéralistes réclamé par ceux qui veulent l’autonomie des provinces », a-t-il expliqué. Il a relevé le fait que plusieurs partis politiques se caractérisent par le tribalisme et l’ethnicité à l’instar de leurs créateurs.

Les ateliers se sont poursuivis dimanche 9 novembre 2014 au Grand Hôtel Kinshasa. Ici, Jean-Claude Mashini, un autre cadre du PALU, a évoqué la décentralisation face la gouvernance politique et administrative qu’il a qualifié d’un processus en panne et inachevé. Serge de Patoul, de nationalité belge, a partagé l’expérience de son royaume. « La Belgique était au départ un Etat unitaire. L’influence du français comme langue internationale a poussé les Néerlandais à protéger leur langue afin qu’elle ne disparaisse pas », a-t-il fait savoir. Et de préciser que les reformes liées sur la langue et le territoire ont suivi et qu’à ces jours, les communautés linguistiques et les régions se partagent les compétences avec le gouvernement fédéral. D’autres, Noël Botakile, député national et cadre du PALU, ainsi que Christophe Elambo. Chaque intervenant essaye d’apporter sa pierre à l’édifice.

Octave MUKENDI