Tueries dans l’Est : la Monusco s’explique sur ses interventions jugées « tardives »

Jeudi 14 janvier 2016 - 13:15

La Mission de l’Onu en RDC compte sur les FARDC et les populations civiles pour sécuriser les zones de prédilection des milices.

D’aucuns jugent tardives les interventions de la Force de la Mission des Nations unies pour la stabilité du Congo (Monusco) et des Forces armées congolaises dans les différents massacres perpétrés par les groupes armés contre les populations civiles dans l’Est du pays. Ils se permettent de les accuser de passivité et de complicité d’autant plus que ces exactions sont parfois commises non loin de leurs postes.

 

Selon eux, les deux forces devaient anticiper ces attaques pour la simple raison qu’elles ont la cartographie de tous les groupes armés qui sèment désolation et mort d’hommes parmi les paisibles citoyens de la partie orientale de la RDC. Hier mercredi 13 janvier à Kinshasa au cours de la conférence de presse de la Mission onusienne en RDC, son directeur de l’information publique, Charles Antoine Bambara, a tenté d’éclairer la lanterne des uns et des autres sur toutes ces préoccupations.

 

«Nous sommes effectivement présents au Nord-Kivu. Nous rappelons toujours que nous sommes-là pour appuyer les Forces armées de la République démocratique du Congo afin de ramener la paix et d’assurer la sécurité sur l’ensemble du pays», a-t-il déclaré, Avant d’ajouter : « Le pays est très immense. C’est vrai que nous sommes présents, mais nous ne sommes pas partout et dans les tous les coins où les exactions peuvent être perpétrées avant que nous soyons alertés par des tirs ».

 

Autre raison avancée : les miliciens opèrent parfois dans des zones isolées avec des armes blanches. Sans que la Monusco et les FARDC s’en aperçoivent au moment de flagrance.

 

De son avis, même si la Force onusienne dispose de la cartographie de tous les groupes armés opérant dans l’Est, les traques des milices doivent être menées en synergie. Cela, notamment, avec la collaboration des populations civiles.

«Nous avons la cartographie des groupes armés. Mais nous devons les combattre avec les FARDC et la collaboration des populations qui doivent nous apporter les informations de première main », s’est-il expliqué. Avant de déplorer le fait que certaines personnes travaillent en intelligence avec des milices. Une situation qui rend parfois la tâche difficile dans les opérations contre les mouvements rebelles écumant l’Est de la République.

 

Il sied de noter d’après les récentes tueries à Mikiri, dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, certaines personnes dont les habitants de cette localité avaient accusé la Monusco et les FARDC de passivité.

 

Par LUDI CARDOSO