L’objectif de cette campagne est d’amener au moins 90% de Congolais à connaitre leur statut sérologique dans la perspective de mettre fin à l’épidémie du Sida d’ici 2030
Le centre de traitement des Infections Sexuellement Transmissibles (IST), situé au n° A37 de l’avenue du Stade, au quartier Matonge, dans la commune de Kalamu, à Kinshasa, a connu une ambiance particulière le vendredi dernier. Le ministre de la Santé publique, le Dr Félix Kabange Numbi, y a lancé officiellement la campagne nationale de dépistage gratuit du Vih/Sida, qui vise à pousser au moins 90% des Congolais à connaitre leur statut sérologique.
Il a indiqué, à cette occasion, que le monde, y compris la RDC, a pris l’engagement de mettre fin à l’épidémie du Sida d’ici 2030. Le ministre Kabange Numbi a prêché par l’exemple en se faisant dépister sur place. Le résultat lui a été remis quinze minutes après sous pli fermé.
C’est la première campagne de dépistage volontaire et gratuit du Vih/Sida qui vise toutes les Congolaises et Congolais, en particulier les personnes vivant avec handicap, les malades tuberculeux, les femmes enceintes, les professionnelles du sexe, … . » Le dépistage reste le fer de lance et la porte d’accès aux services de lutte contre le Sida « , a affirmé le ministre de la Santé publique, qui a précisé par ailleurs que cette campagne lancée le 18 décembre 2015 va s’étendre jusqu’au 29 février 2016.
C’est un moment, a-t-il indiqué, de sensibilisation et de mobilisation visant à faire connaitre à tout Congolais son statut sérologique. Des équipes mobiles de dépistage du Vih vont être déployées au cours de cette campagne.
Toutefois, le dépistage du Vih reste disponible dans tous les centres qui ont toujours organisé ce service. Ce service de dépistage est déjà disponible dans toutes les zones de santé. Il sera question de l’intensifier durant les 3 mois de campagne de dépistage.
Des progrès réalisés en RDC dans la lutte contre le Vih/Sida
La RDC a souscrit aux objectifs de lutte contre le sida. C’est ainsi que le ministère de la Santé publique travaille pour relever tous les défis et atteindre ces objectifs en vue de mettre fin à l’épidémie du Sida dans les 15 prochaine années.
A en croire le ministre de la Santé publique, dans la lutte contre le Sida, la RDC a réalisé plusieurs avancées.
Pour preuve, a-t-il soutenu, au 30 juin dernier, 109.284 personnes étaient sous traitement antirétroviral sur un total de 347.504 personnes attendues alors qu’à la fin 2011 ce chiffre était seulement de 53.554.
Dans le cadre de la prévention de la transmission du Sida de la mère à l’enfant, 12.294 femmes enceintes vivant avec le Vih/Sida ont été mises sous traitement anti rétroviral, ce qui représente plus de 52% de femmes attendues.
La proportion de nouvelles infections a été réduite de 37% et celle de décès de 28%. Néanmoins, des efforts restent à fournir en ce qui concerne la connaissance du statut sérologique. A ce sujet, le Dr Félix Kabange Numbi a dit qu’il n’y a que 15% d’hommes et 19% de femmes qui connaissent leur statut sérologique.
Le directeur pays de l’ONUSIDA en RDC, Marc Saba a, à cette même occasion, salué l’engagement de la RDC dans la lutte contre le sida tout en reconnaissant que des progrès ont été enregistrés en matière de traitement.
Le pays, dira-t-il, dispose d’une fenêtre d’opportunités pour mettre fin au Sida d’ici 2030 à condition que des approches efficaces soient mises. En dépit de ces progrès, a-t-il fait remarquer, la couverture des services de prévention et de traitement demeure encore faible. Marc Saba s’est engagé, au nom de son institution, à soutenir la RDC dans ses efforts de lutte contre le sida.
Par Norbert Tambwe