Une ONG dénonce un détournement d’armes de guerre à Goma

Jeudi 24 décembre 2015 - 05:35

Le Cercle international pour la défense des droits de l’homme, la paix et l’environnement (Ciddhope), a fait état mardi 22 décembre à Goma d’un «détournement d’armes et de minutions destinées aux opérations Sokola 2» au Nord-Kivu. La même source indexe des officiers commis à la garde du dépôt de la base logistique de Goma comme présumés auteurs de ce détournement. L’organisation appelle l’auditeur général des FARDC à se saisir du dossier pour punir les coupables.

Dans un communiqué de presse daté du 8 décembre et rendu public mardi dernier, le Ciddhope condamne ce détournement d’armes, qui tend à ternir l’image de l’armée. Cet acte, selon l’ONG, est nature à favoriser la multiplicité des groupes armés et à alimenter la criminalité, déjà chronique dans les différents territoires de la province et à Goma.

Cette organisation se dit déçue de constater que «les armes et munitions de guerre destinées à mettre fin à l’activisme des groupes armés, finissent leur course dans des mauvaises mains.»

Le communiqué rappelle qu’un haut gradé de l’armée, parmi les gestionnaires de la base logistique, a été arrêté le 5 octobre dernier à l’issue d’un contrôle effectué par sa hiérarchie pour perte de minutions et équipements militaires. Il s’agit notamment de bombes, de cartouches et même de la ration alimentaire.

Contacté par Radio Okapi, le porte-parole des opérations Sokola2, le capitaine Guillaume Ndjike Kaiko, parle d’une exagération de la part de cette ONG:

«Nous ne sommes pas prêts à nous lancer dans ce jeux de pingpong auquel nous invitent les amis du Ciddhope. Je crois que ces gens, comme d’habitude, sont tombés juste sur une information selon laquelle,  un de nos officiers du bureau 4, qui est puni, se trouve actuellement entre les mains de la justice du fait qu’il a été constaté une légèreté dans sa façon de gérer.»

Le Ciddhope demande à l’auditeur général des FARDC d’exiger de la logistique militaire à Kinshasa, la communication des bordereaux d’expédition des matériels, minutions et équipements envoyés au Nord et Sud-Kivu depuis janvier 2011 pour connaître l’ampleur de ce détournement et à qui il profite.

Fin 2014, une deuxième phase de l’opération «Ville sans armes» avait été organisée à Goma par le  commandant de la 34è région militaire. Le bouclage dans les deux camps militaires de cette ville (Katindo et Munzenze) avait permis de récupérer plusieurs armes et munitions.