VOIE DE SORTIE DE CRISE A L’ASSEMBLEE NATIONALE MINAKU S’EN REMET À LA COMMISSION SPÉCIALE

Jeudi 15 octobre 2015 - 05:44

Le speaker de la Chambre basse annonce l’élection du 1er vice-président et du Rapporteur pour ce samedi.

Face à la crise structurelle que traverse actuellement l’Assemblée nationale, Aubin Minaku demande à prendre patience. Et attendre la solution de la Commission que la Plénière, souverainement, a installée. Autrement, prévient le président de la chambre basse qui a pris l’exacte mesure du problème après avoir écouté toutes les parties, l’institution risque de ne pas marcher. Minaku propose que cette Commission puisse fonctionner sérieusement, avec compétence et technicité, et de façon intelligente pour proposer des solutions structurelles. " Sinon il est clair que nous n’allons pas fonctionner. C’est à nous de faire un choix ", a-t-il indiqué. Il a également annoncé l’élection de deux nouveaux membres du Bureau pour ce samedi 17 octobre.

A la plénière d’hier, Aubin Minaku a présenté les points de vue de toutes les parties, Majorité et Opposition, qu’il a rencontrées lors des consultations initiées par le Bureau. 
S’agissant de l’Opposition, le speaker de la Chambre a fait savoir qu’à la suite de la création du G7, l’Opposition a dit compter désormais 80 députés de plus. Et qu’il est question pour les députés de la Majorité de respecter la proportionnalité dans l’Hémicycle. Donc que l’Opposition puisse disposer de 3 membres au Bureau et 4 pour MP. 
Aubin Minaku explique que l’Opposition a aussi sollicité le poste de 1er Vice-président de l’Assemblée nationale, en tablant essentiellement sur le Règlement intérieur ainsi que sur la loi portant statut de l’Opposition qui insiste sur la proportionnalité. 
Certains de l’Opposition suggéraient avec insistance, selon Minaku, que l’on puisse, illico presto, procéder à la libération de tous ces postes pour que l’on passe au au vote. 
Il y a eu quelques candidatures concernant les postes notamment de 2ème Vice-président et le 1er Vice-président et le poste de Rapporteur adjoint . 
Tous n’étaient cependant pas du même avis. Car une autre partie de l’Opposition a écrit au Bureau pour solliciter qu’il y ait une approche structurelle qui pourrait prendre un peu de temps avant de recourir à une répartition 3 contre 4.
Un autre groupe de députés de l’Opposition ont estimé qu’il n’était pas question d’emblée de demander au 1er Vice-président et le Rapporteur de démissionner, il fallait laisser à l’Opposition le temps de se réunir pour une solution en temps opportun. 
" Lorsque je me suis rendu compte qu’il y avait quelques petites contrariétés de l’évaluation croisée ", dit-il, "j’étais obligé de convoquer une plénière de l’Opposition, afin que de façon transparente, je puisse expliquer ce que j’avais vu jusque là avec les collègues de l’Opposition pour éviter une situation susceptible de créer la zizanie entre les hommes surtout dans une institution étatique… " 
Rendant compte du point de vue de la Majorité, le président Minaku indique la tendance générale, sinon unanime, est qu’il y a des postes vacants, ceux de 1er Vice-président et de Rapporteur, appartenant à la MP. Et donc il faut pourvoir à ces postes. Pour les députés estampillés MP, s’il y a des problèmes structurels en ce qui concerne la configuration actuelle de l’Hémicycle, ça doit être traité par la Commission qui a été mise en place. 
" Lorsqu’on est membre d’un parti politique, on doit se considérer membre du groupe parlementaire auquel appartient le parti concerné. "
Pour la MP, en début d’un mandat, le Règlement intérieur dispose que chaque parti politique procède à un choix lui-même, de la MP ou de l’Opposition. Et chaque parti politique après son choix libre saisit le Président du Bureau provisoire. De sorte qu’aujourd’hui nous avons 10 groupes parlementaires de la MP et 4 groupes parlementaires de l’Opposition. En réalité, les députés élus et portés par les partis politiques concernés, le G7, c’était sur base d’un projet de société. Un projet de société de la MP. Il y a un problème structurel réel. 
Autre problème soulevé par les députés MP, est celui de savoir si " les députés de l’Opposition dite Républicaine, doivent-ils être comptabilisés du côté de la MP ou de l’Opposition. " Ou encore quel est leur sort, comment garantir la liberté d’opinion à ceux des députés qui ont dénoncé leurs partis politiques ?
Du côté de la MP, fait savoir Minaku, on estime qu’il n’y a pas 80 députés qui ont procédé à la transhumance, mais plus ou moins 30 à 40. 
Face à tout cela, " si nous tenons à notre institution, à notre stabilité, il faut conformément à la Constitution, aux lois de la République, aux instruments internationaux, arriver, face à une situation structurelle, trouver des solutions pratiques afin que l’harmonie demeure et que nous puissions travailler ", a conseillé le président de l’Assemblée nationale.
En attendant le calendrier prévoit aujourd’hui jeudi 15 octobre le dépôt de candidatures et l’affichage. La campagne électorale le vendredi 16 octobre, et l’élection proprement dite le 17 octobre. Didier KEBONGO