RDC - Journée de réflexion sur des réformes prioritaires: consensus autour d'une matrice de 5 axes entre gouvernement, société civile, partis et communauté internationale

Vendredi 20 mars 2020 - 09:49
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3 cycles électoraux depuis 2006 en RDC et au finish : de graves crises de légitimité. Comment y mettre fin définitivement ? Par des réformes évidemment.
Quelles réformes prioritaires en RDC pour conjurer ce sort ? C'est à cette question justement que les acteurs étatiques et non étatiques ainsi que des partenaires au développement de la RDC ont, le 18 mars à l'hôtel Kin Plaza de Kinshasa, ont été conviés à une journée de réflexion.
Cette initiative est l'oeuvre conjointe de 6 organisations internationales que sont : NDI (national démocratique institute), de l'IRI (Institut  républicain des relations), de l'IFES, du Pnud (programme des nations unies pour le développement) et du 
Centre carter. 
Plusieurs parlementaires, cadres des partis politiques et leaders de la société civile étaient également présents. Le gouvernement de la République était représenté par Kabuya Kalala, le chef de cabinet du premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba.
D'entrée de jeu,  les organisateurs ont précisé que les réformes prioritaires envisagées avaient pour but de rendre encore plus dynamique la démocratie en RDC afin qu'elle concourt au développement.

Après plusieurs exposés des panélistes, suivis des débats très animés, les participants sont quasi-unanimes sur la nécessité de procéder à des réformes prioritaires.  Celles-ci de l'avis général des participants doivent s'articuler autour des 5 axes suivants:

1. Réforme du cadre institutionnel en vue notamment de renforcer la légitimité des élus concernés,

2. La réforme du cadre juridique afin de garantir le pluralisme politique ainsi que l'équité, l'intégrité et la transparence des opérations électorales. 

3. La réforme du cadre électoral en vue de renforcer la confiance des citoyens dans les institutions en charge du processus électoral, notamment la commission électorale,

4. Le cadre médiatique, afin de consolider le cadre légal et réglementaire des médias ainsi que le rôle et les prérogatives du conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication,

5. Le contentieux électoral,  afin de garantir le droit à un recours effectif pour l'ensemble des parties prenantes aux élections et de renforcer ainsi la confiance des citoyens dans les juridictions concernées.

Le premier ministre, dans son mot de clôture à cette journée de réflexion prononcé par son directeur de cabinet, a remercié les organisateurs et a déclaré que les propositions seront prises en compte. Pour lui, ces réformes vont contribuer à rendre la démocratie plus dynamique afin que tout le monde contribue au développement de la RDC.
Plusieurs députés nationaux ont salué la qualité des échanges. Ils espèrent que le consensus sur la matrice des réformes prioritaires dégagé au cours de cette journée de réflexion,  ne volera pas en éclats lorsqu'il sera porté au parlement. 
Le NDI pour sa part se dit disposé à accompagner la RDC dans la mise en oeuvre des ces réformes  prioritaires. Notamment par un échange d'expériences et d'expertises.

Auparavant, l'IRI avait présenté les résultats de son sondage effectué en septembre 2019 en RDC sur un échantillon de près de 3000 personnes.
Ce sondage révèle une forte attente des congolais sur les réformes. Des réformes notamment en matière de lutte contre la corruption. Et d'autres pour améliorer leur accès aux services sociaux de base. « Ces données rappellent clairement au gouvernement les attentes des citoyens congolais pour donner suite à la transition de 2018-2019. Les réformes et l’amélioration de la fourniture de services de base doivent être les principales priorités de ce gouvernement », commente M. Kearns, un des sondeurs.

Par ailleurs,  les 4 Missions électorales de la RDC (Symocel,  AETA,  CENCO et ECC)  ont créé une synergie pour des réformes électorales. Elles vont ensemble conduire le plaidoyer des réformes, a dit Sylvain Lumu, expert électoral.

Cependant, pour le prof Djoli et d'autres participants,  il ne faut pas éluder le problème anthropologique. Il faut prendre encore compte la donne homme congolais. Il n'y a pas que de mauvaises lois,  il y en a de bonnes aussi mais qui sont torpillées par l'homme.
Tant que, soutient-il, la commission électorale sera considérée comme un instrument de conservation du pouvoir,  on ne sera pas sorti de l'auberge.

Cette journée de réflexion, de près de 8 heures de travail,  s'est clôturée sur une note positive d'espoir de voir les réformes prioritaires engagées avant le prochain cycle électoral. Duquel, on espère que la légitimité et la confiance des citoyens dans les institutions seront renforcées.