Sud-Ubangi : Les réfugiés Centrafricains sans assistance humanitaire à Zongo

Lundi 26 juillet 2021 - 08:56
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Photo 7SUR7.CD

Le gouverneur de la province du Sud-Ubangi a effectué le samedi 24 juillet dernier une visite de réconfort aux réfugiés Centrafricains basés au village Congo Rivé, à une dizaine de kilomètres de la ville de Zongo à la frontière entre la République Démocratique du Congo et la République Centrafricaine.  

S'adressant aux réfugiés Centrafricains accueillis provisoirement dans le village précité, Jean-Claude Mabenze Gbey Benz a déploré leurs conditions de vie en indiquant que la réalité sur le terrain est contraire à ce qu'il recevait comme rapport concernant leur prise en charge.

« Ce que j'ai vu ce sont des personnes humaines qui vivent sans dignité, qui sont totalement abandonnées. Aucune prise en charge, ni sanitaire, ni sécuritaire, ni même humanitaire. Je me demande si réellement il y a des organismes humanitaires qui s'occupent des réfugiés dans ce monde. C'est révoltant et cela ne devrait pas continuer ainsi », fustige-t-il.

Parmi ces réfugiés centrafricains, figurent des femmes enceintes, des enfants voire des personnes de troisième âge qui sont exposés aux intempéries. Certains dorment à même le sol et ceux qui sont malades n'ont pas accès aux soins de santé.

« Trop de souffrances, trop de maladies. Il n'y a pas de médicaments pour nous. Je souffre de la tension et il n'y a pas de soutien pour moi », confie un réfugié centrafricain interrogé par l'envoyé spécial de 7SUR7.CD à la frontière Congolo-Centrafricaine.

Les natifs de ce village regrettent le fait que ces réfugiés centrafricains sont abandonnés à leur triste sort par les autorités 7 mois après leur arrivée dans cette partie de la République Démocratique du Congo.

« Les réfugiés Centrafricains sont venus ici et ne bénéficient pas de soutien de nos autorités. Il n'y a pas d'eau potable ici. Ils se rendent dans nos champs pour chercher des fagots de bois, des feuilles de manioc. Nous n'avons rien à faire nous laissons tout entre les mains de Dieu. Comme ils sont ici nous devons les aider », déclarent-ils. 

En conséquence, le gouverneur de province Jean-Claude Mabenze Gbey Benz a instruit la Commission Nationale des Réfugiés (CNR) de s'occuper de ces réfugiés Centrafricains en recommandant au Haut Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés de respecter ses engagements.

« Je suis venu voir de mes propres yeux pour faire rapport aux autorités compétentes afin que quelque chose se fasse ici. Cela n'est pas possible. Voyez on est dans un village de 300 personnes avec 5.000 réfugiés, il n'y a pas à manger, les conditions sanitaires ne sont pas réunies. Les gens vivent comme des animaux [...] Il faut que ça cesse. Que le HCR [Haut Commissariat pour les réfugiés, ndlr] prenne ses engagements afin que les choses changent », a-t-il renchéri.

Il sied de rappeler que plus de 21.000 Centrafricains répartis dans différents sites se sont réfugiés en République Démocratique du Congo voici maintenant 7 mois passés. Ils ont fui les violences qui sévissaient à Bangui, capitale de leur pays lors des élections générales de 2020.

César Augustin Mokano Zawa, de retour de Zongo