RDC : Victor Batubenga fixe l’opinion sur l’axe communicationnel de l’IGF (Tribune de Moïse Musangana)

Lundi 2 août 2021 - 10:22
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Les journalistes, par devers eux l’opinion, sont désormais fixés sur la manière dont l’IGF (Inspection Générale des Finances) réalise ses enquêtes et communique à cet effet. Au nom de Jules Alingete, Inspecteur Général des Finances/Chef de service, le N°2, Victor Batubenga Pandamadi, a révélé l’axe communicationnel utilisé qui résulte de la Convention des Nations unies contre la corruption de 2004. Il a souligné que son institution n’effectue pas de manière arbitraire ses enquêtes, mais opère plutôt suivant une procédure rationnelle, transparente et contradictoire qui permet à toute personne indexée de présenter ses moyens de défense. C’était à l’occasion de la célébration du 40ème anniversaire de la Journée nationale de la liberté de la presse sous le patronage du ministre de la Communication et des médias Patrick Muyaya Katembo.  

Devant un parterre des journalistes réunis le 29 juillet 2021 à l’Hôtel Africana Palace (Kinshasa-Lingwala), l’UNPC (Union Nationale de la Presse du Congo a célébré, en présence du ministre de la Communication et des médias Patrick Muyaya Katembo, le 40ème anniversaire de la Journée nationale de la liberté de la presse.

Placée sous le thème « La désinformation à l’heure des NTIC», cette manifestation a connu 4 orateurs au nombre desquels Victor Batubenga Pandamadi, N°2 de l’IGF, qui a parlé sur «La certification des informations de l’IGF». Ce thème tombait bien à propos au regard de la manière dont l’IGF communique sur ses enquêtes, manière qualifiée, à tort ou à raison, de spectaculaire. La Convention des Nations unies contre la corruption à l’appui, Victor Batubenga Pandamadi a laissé entendre que les informations livrées par l’IGF au terme des enquêtes diligentées dans tel service/entreprise tel autre participe de la contribution à la dénonciation de la corruption. L’article 10 de ce texte, entre autres, soutient la publication des informations sur les risques de la corruption et enjoint aux Etats de rendre effectif l’accès à cette information.

L’adjoint de Jules Alingete ne trouve donc rien d’anormal dans ce qui est fait par son institution en portant sur la place publique des informations en rapport avec les finances publiques dont le peuple congolais se trouve être le propriétaire. Cependant, l’IGF prend les soins de respecter la dignité et l’honneur des personnes concernées par ses investigations en s’abstenant de citer leurs noms.

En ce qui concerne les informations elles-mêmes, le N°2 de l’IGF a noté que celles-ci ne sont pas arbitraires, car découlant d’une procédure rationnelle, transparente et contradictoire. Avant toute chose, a-t-il dit, il y a un ordre de mission qui circonscrit le cadre de leurs enquêtes qui, soit, relève de leur programme annuel, soit, d’une dénonciation ou d’une information reçue. Sur le lieu, l’on procède au préalable à la collecte des données qui sont analysées par la suite au regard des textes par rapport aux irrégularités constatées. Il s’ensuit des observations préliminaires communiquées par écrit à la personne concernée qui répond également par écrit. Une séance contradictoire est alors organisée à l’issue de laquelle un procès-verbal est dressé. Si suivant ses intimes convictions, l’IGF estime que les réponses de la personne indexée ne sont pas convaincantes, les observations préliminaires sont réputées définitives et lui sont communiquées. 

De ce fait, Victor Batubenga Pandamadi ne comprend pas pourquoi les personnes concernées s’emploient à répondre à travers les médias à leurs observations définitives alors que les dossiers y relatifs sont transférés au Parquet ; les Inspecteurs des Finances agissant en tant qu’OPJ. Le N°2 de l’IGF a fait savoir qu’il y a beaucoup d’irrégularités dans la gestion des entreprises publiques. 

C’est le cas, notamment, des salaires et autres avantages accordés aux Administrateurs passifs, alors que ceux-ci n’ont droit qu’aux jetons de présence. Il a, par ailleurs, laissé entendre que, contrairement à l’opinion selon laquelle seuls les mandataires de l’opposition sont ciblés par des enquêtes, la première enquête a porté sur les fonds Covid avec en toile de fond la gestion du ministre de la Santé Eteni, membre de l’UDPS. Le dossier y relatif a été transmis au Parquet.

Pour mémoire, en avant-propos de la Convention des Nations unies contre la corruption, le Secrétaire général Kofi Annan note que la corruption est un mal insidieux dont les effets sont aussi multiples que délétères. Elle sape la démocratie et l’Etat de droit, entraîne des violations des droits de l’homme, fausse le jeu des marchés, nuit à la qualité de le vie et crée un terrain propice à la criminalité organisée, au terrorisme et à d’autres phénomènes qui menacent l’humanité.