Naufrage à Bumba : 74 corps sans vie repêchés, 146 rescapés et des dizaines de passagers portés disparus (Gouvernement)

Samedi 23 octobre 2021 - 12:51
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Le bilan officiel du naufrage survenu le 6 octobre dernier à Bumba dans la province de la Mongala et à Bakoso en province orientale, est lourd. Les chiffres font état de 74 corps repêchés sans vie, 146 rescapés et plusieurs dizaines de passagers sont jusqu'à ce jour portés disparus. 

Ce tableau sombre ressort de la mission de consolation des familles éplorées menée par une délégation gouvernementale conduite par le vice-premier ministre de la Fonction Publique, Jean-Pierre Lihau. 

Ce dernier a présenté au cours de la réunion du Conseil des ministres présidée par le chef de l'État vendredi dernier via visioconférence, le rapport contenant les observations sur les circonstances de la survenance de cette catastrophe. 

« Il [vice-premier ministre de la Fonction Publique ndlr] a éclairé la lanterne des membres du Conseil sur les circonstances ayant causé le naufrage d’une embarcation de fortune de dix grosses pirogues reliées, lourdement chargées, ayant dépassé largement le tonnage maximal et qui transportaient à bord, en plus de plusieurs centaines de sacs de marchandises, plus au moins 300 personnes », peut-on lire dans le compte-rendu du Conseil des ministres signé par le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya. 

Parmi les causes du naufrage, en dehors du caractère inapproprié de 
l’embarcation et du chargement excessif, J-P Lihau a relevé entre autres :

- La navigation nocturne sans aucune mesure de sécurité ;

- L’absence d’infrastructures routières conduisant la majeure partie de la population de la contrée en n’emprunter que la voie fluviale, quelle que soient les conditions de navigation ;

- Le chômage massif des jeunes qui
abandonnent les activités champêtres fortement gênées par l’inexistence des routes de desserte agricole et qui n’espèrent gagner leur pain quotidien qu’en exerçant le petit commerce sur le fleuve.

Pour prévenir les naufrages sur les cours d'eaux, la délégation gouvernementale a formulé des recommandations ci-après : 

- Lutter contre les embarcations de fortune notamment par l’acquisition des moyens de navigation modernes pour le transport des personnes et des biens et le renforcement des activités de la police maritime et fluviale ;

- Réhabiliter le principal port de Bumba situé sur le littoral du Fleuve Congo ;

- Doter les différents services étatiques concernés par la navigation fluviale d’outils modernes de travail pour parer efficacement à toute situation de sinistre survenant sur le bief navigable du fleuve et autres rivières ;

- Réhabiliter la Route nationale n°6, axe Akula – Lisala – Bumba – Bunduki ainsi que les routes de desserte agricole afin de booster non seulement le trafic routier, mais aussi de limiter le « virement » des jeunes vers le petit commerce sur le fleuve.

Le ministre des affaires sociales, actions humanitaires et solidarité nationale qui a fait partie de ce périple, a appuyé le rapport sur toutes ses lignes tout en saluant particulièrement le peuple de Bumba qui a fait preuve de bravoure et de patriotisme tout au long de la gestion de ce drame.

« Le Conseil des ministres a, tout en réaffirmant sa douleur et sa compassion à l’endroit des familles éplorées, adopté ce Rapport ainsi que les propositions y formulées �», souligne le compte-rendu du Conseil des ministres. 

La délégation gouvernementale a apporté une assistance financière aux familles et rescapés du naufrage du 6 octobre à Bumba, dans la Mongala. Cette assistance a été remise par le vice-premier ministre de la Fonction publique qui a, par la même occasion, doté le dimanche dernier, les services étatiques liés à la navigation fluviale, d’engins motorisées. 

Merveil Molo