Assemblée Nationale : Un élu de Butembo appelle les députés à boycotter la plénière prévue pour la prolongation de l'état de siège

Dimanche 31 octobre 2021 - 17:11
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7SUR7

Le député national Tembos Yotama, élu de la ville commerciale de Butembo, exhorte ses collègues à ne pas participer à la prochaine séance plénière qui sera axée sur la 11e prolongation de l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. 

Il estime que cette mesure exceptionnelle a jusque-là un bilan insatisfaisant 5 mois après, et « ne fait plus croire au retour de la paix dans l'Est de la République démocratique du Congo. 

« Chers collègues, l'état de siège accueilli avec espoir dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri voit son bilan apporter plus de malheur que de bonheur aux congolais. Nous avons été élus pour défendre nos électeurs, pas pour défendre les idéaux de nos familles politiques au détriment des intérêts de la population. Ce lundi 01 octobre 2021, on nous demande encore une fois d'aller prolonger l'état de siège et donc, par ricochet, aller prolonger le calvaire de ces pauvres citoyens tués comme des mouches, on dirait qu'ils n'ont pas droit à la vie. Nous devons prendre nos responsabilités et sauver les nôtres en rejetant cette nouvelle prorogation », a écrit à 7SUR7.CD le député national Tembos Yotama. 

Bien avant, il venait de présenter à l'Assemblée nationale ainsi qu'à d'autres institutions des prises de décisions, un rapport détaillé sur les massacres des civils dans les territoires de Beni (Nord-Kivu) et d'Irumu (Ituri). Il est mentionné dans ce document que 7.404 civils sont déjà tués dans plus de 2.237 attaques des rebelles d'Allied Democratic Forces (ADF) de 2008 à septembre 2021. 

Le Baromètre Sécuritaire du Kivu (KST) a, quant à lui, dénombré plus de 1000 morts depuis l'instauration de l'état de siège en mai dernier, dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. Il a, par la même occasion, dénoncé une barre « symbolique et tragique » franchie. 

Mais l'armée et le gouvernement congolais estiment que les résultats issus de cette mesure exceptionnelle déjà prolongée 10 fois successives, sont positifs. Ils évoquent notamment la neutralisation des rebelles aux côtés des centaines des rendus et armes à feu déjà récupérées. L'armée se félicite aussi d'avoir « sensiblement réduit » la capacité de nuisance de nombreuses rébellions dans l'Est du pays. 

Joël Kaseso, à Butembo