
Talatala, baromètre de l’activité parlementaire et de l’action du gouvernement, du Groupe d’étude sur le Congo (GEC), publie désormais, intégralement ou partiellement, le sens de vote de chaque député pour savoir qui a voté pour, contre ou s’est abstenu.
L’objectif est d’encourager plus de transparence à l’Assemblée nationale.
Talatala a également analysé la participation des députés au vote de l’état de siège décrété en Ituri et au Nord-Kivu, deux provinces de l'est de la RDC. Un constat : près de 200 députés ne participent jamais au vote de prorogation.
« De fait, depuis le 3 juin, si l’on s’en tient aux données publiées par l’Assemblée nationale, en moyenne, 184 députés, soit près de deux élus sur cinq, ne prennent jamais part au vote de prorogation de l’état de siège. Ailleurs, l’on penserait à une fronde à l’Assemblée nationale. En RDC, il n’en est rien ou presque. D’autant qu’à chaque vote, peu importe la matière examinée, il y a souvent des centaines de députés qui manquent à l’appel. Sur les 13 votes de prorogation de l’état de siège, le quorum de ⅔, soit 333 députés présents, n’a été atteint que sept fois », peut-on lire sur Talatala.cd.
Ce baromètre indique tout même que près de 40 élus du Nord-Kivu et de l’Ituri ont décidé clairement d'afficher leur position celle de ne plus assister aux séances plénières consacrées à la prorogation de l’état de siège en raison du manque des résultats escomptés.
« Cette absence assumée des députés du Nord-Kivu et de l’Ituri n’a pourtant rien changé sur le nombre de votants. Au moment où ils entament leur boycott, le 1er novembre, lors de la 11e prorogation de l’état de siège, l’Assemblée nationale annonce une participation au vote de 342 députés. Ils n’étaient pourtant que 284, députés du Nord-Kivu et de l’Ituri inclus, lors du vote précédent sur la même matière. Pour les deux derniers votes, seuls 287 ont finalement pris part aux délibérations, selon les chiffres officiels », souligne Talatala.
Les faits saillants liés à l'état de siège sont le rapport de la commission défense et sécurité, la rencontre entre le président Félix Tshisekedi et des députés du Nord-Kivu et de l’Ituri, l'envoi d'une délégation de députés sur le terrain, au côté du ministre de la Défense, pour « évaluer » cette mesure, l’accord de principe du gouvernement pour l’implication des troupes ougandaises dans des combats contre les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF), etc.
Pour Talatala, ces récents événements auront sans doute une incidence sur le vote des députés lors de prochaines prorogations de cette mesure exceptionnelle. Dans un sens comme dans un autre.