Butembo : Le service de l'économie met en garde contre la hausse "injustifiée" des produits pétroliers

Mercredi 13 juillet 2022 - 10:08
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Photo 7SUR7.CD

La ville commerciale de Butembo (Nord-Kivu) fait face à une hausse sans précédent des produits pétroliers. Le cas du carburant qui se négocie jusqu’à 6.000 FC, le litre. Le service de l’économie met en garde contre cette flambée « injustifiée » des prix. 

L’économie du Grand Nord-Kivu est affectée par la situation sécuritaire précaire dans la région de Beni. Depuis jeudi dernier, la Fédération des entreprises du Congo (FEC) groupement de Butembo-Lubero a décidé de la suspension des importations et exportations via la frontière de Kasindi. Des spéculateurs ont profité de la situation pour hausser le prix des produits de première nécessité, à l’occurrence l’essence voire le mazout. 

Sur le marché local, le litre d’essence qui se négociait à 3.300 FC a galopé jusqu’à 6.000 FC chez certains revendeurs. Ce qui fait réagir le service urbain de l’économie, qui rappelle que le prix officiel du litre d’essence reste fixé à 3.100 FC.

Gérard Kayihembako, chef urbain de l’économie, insiste que « personne ne peut se permettre de fixer le prix de manière arbitraire ». Car, poursuit-il, cette pratique réunit les éléments de l’infraction : « pratique de prix illicites », prévue et punie par l’arrêté interministériel No 017/132/ECONAT/FIN du 24 décembre 2019.

« Nous sommes en train de visiter les différentes stations de carburant pour nous imprégner du prix pratiqué. Ceux qui vendent cher pourront reverser les excédents du prix officiel au Trésor public (…) Notre ministère sait que les conditions d’approvisionnement du stock que nous avons à Butembo ne donnent pas aux commerçants le droit de hausser le prix. En cas de carence de stock, nous allons le constater tous. Que nos frères commerçants ne profitent pas de cette opportunité pour s’enrichir indûment sur le dos de la population qui souffre des affres de la guerre », a-t-il martelé mardi à la presse locale. 

Lundi, la FEC Butembo-Lubero a reconnu que sa mesure de suspendre les opérations d’import-export via la frontière de Kasindi (RDC) – Mpondwe (Ouganda), aura un impact négatif sur le prix des produits de première nécessité au Grand Nord-Kivu. Mais, elle s’est remis au gouvernement congolais, conditionnant la levée de ladite mesure par la sécurisation des tronçons routiers Beni – Kasindi et Beni – Mambasa, actuellement ciblées par des embuscades mises à l’actif des rebelles d’Allied democratic forces (ADF).   

Joël Kaseso