RDC - Condamnation de Stanis Bujakera à 6 mois de prison : "Une décision surprenante et une dénaturation des faits", selon son avocat qui compte faire appel 

Lundi 18 mars 2024 - 20:17
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Condamné ce mardi 18 mars 2024 par le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa-Gombe à 6 mois de prison et au paiement d’un million de francs congolais (~400$), le journaliste Stanis Bujakera Tshiamala fera appel, d’après son avocat qui dénonce une "dénaturation des faits" par les juges.

« Nous allons interjeter appel contre cette décision surprenante, car tous les moyens de défense déposés n'ont pas été correctement examinés par les juges. Nous guiderons notre client sur la marche à suivre. Le tribunal a pris parti en prenant en compte les échanges entre notre client et monsieur Romain Gras, intervenus après la publication de Jeune Afrique, et en les interprétant comme antérieurs à l'article. C'est une dénaturation des faits », a déclaré à la presse Me Jean-Marie Kabengele aussitôt après le prononcé du jugement. 

Stanis Bujakera, détenu depuis 6 mois, recouvra sa liberté car sa condamnation correspond à la durée de sa détention préventive. Il devrait sortir demain mardi après avoir accompli des formalités à la prison centrale de Makala et après acquittement de l’amende.

Il a été reconnu coupable de 6 infractions alors qu’un rapport d’expertise commandé par le tribunal a dit clairement qu’il est impossible de prouver qu’il est l’auteur ou le diffuseur du fameux document de l’ANR: 
1. la falsification de sceaux et signatures de l'État, 
2. l'usage de faux sceaux et signatures, 
3. faux en écriture, 
4. l'usage de faux en écriture, 
5. la propagation de faux bruits et,
6. la transmission d’un message erroné par voie électronique.

Pour rappel, le parquet avait requis 20 ans de prison et une amende d’environ 7400$.

Journaliste à Jeune Afrique, Actualité.CD et Reuters, Stanis Bujakera a été poursuivi à la suite de la publication par le magazine panafricain d'un article, non signé par lui, sur les circonstances du décès du député national Chérubin Okende, basé sur une supposée note confidentielle de l'Agence Nationale de Renseignement (ANR).

Lors de son réquisitoire, le parquet avait demandé au tribunal de le condamner pour qu’il serve de leçon aux autres journalistes. Une volonté claire de museler la presse. 

Merveil Molo