
La commission de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, chargée d’enquêter sur les dégâts des inondations des pluies diluviennes du 04 au 05 avril 2025, a présenté son rapport à l’assemblée plénière, réunie en séance, ce vendredi 23 mai 2025, dans l’hémicycle de cet organe délibérant de la ville.
Dans sa présentation de l’économie générale du rapport, le président de ladite commission, Diyabanza Mwana Nene Martyr, a renseigné que le bilan à l’issue de leurs études est de 36 disparus, 110 décès, 211 blessés et environ 40 000 sinistrés.
« Au terme de notre mission d’enquête, les conclusions des travaux y relatifs se présentent comme suivant : l’ampleur des dégâts causés par les inondations des récentes pluies diluviennes dans la ville de Kinshasa, 36 disparus, 110 décès par noyade, effondrement des murs ou des glissements de terrain, 211 blessés dont 46 hospitalisés avec les moyens de prise en charge de l’État et environ 40 000 sinistrés, dont 5 956 pris en charge et hébergés dans les différents sites d’accueil, ainsi que 26 339 ménages touchés dont 5 668 maisons effondrées, plusieurs équipements électroménagers emportés par les eaux pluviales, plusieurs infrastructures de base endommagées notamment, le pont sur la rivière Lukaya. Plusieurs cas de tête, d’érosions fulgurantes sont dénombrés, Mont-ngafula, Ngaliema, Kisenso et Selembao, notamment à cause des différentes pluies qui se sont abattues successivement dans la ville de Kinshasa », a-t-il souligné.
Et d’ajouter : « L'immersion du pont Nd'jili avait donné lieu à l’interruption du trafic sur le boulevard Lumumba pendant 2 jours. La ville de Kinshasa avait connu des embouteillages inédits presque partout dans les 4 districts. Les communes affectées par les inondations avaient connu une coupure en fourniture d’eau pendant 4 jours. Les déchets d’inondations ou des courants d’eau étaient visibles partout et rendaient la ville très sale. Les sites les plus touchés par ces inondations étaient identifiés dans les communes de Nd’jili, Kisenso, Matete, Limeté et Masina ; il en est de même de Ngaliema, Kintambo, selembao et Bandalungwa pour les autres drames des pluies diluviennes qui se sont abattues après le 04 et le 05 avril 2025, pendant que la commission était à pied d’œuvre dans l’accomplissement de sa mission. »
La commission a, d’autre part, formulé des recommandations adressées aux diverses autorités de l’État, parmi lesquelles le gouverneur de la ville, Daniel Bumba Lubaki, présent à cette plénière :
1. Exécuter les travaux de démolition systématique de toutes les constructions anarchiques sur les différents sites inondés ou à haut risque d'inondation dans la ville de Kinshasa ;
2. Recenser et publier le rapport annuel sur la situation des constructions anarchiques opérées dans chaque commune de la ville ;
3. Engager systématiquement les travaux de curage, drainage et dragage de la rivière nd'jili et du fleuve Congo, au moins 4 fois l'année;
4. Appuyez les communes en collaboration avec le pouvoir central et les partenaires au développement de pouvoir se doter de leurs plans locaux d'aménagement;
5. Mettre en place un centre de gestion des urgences disposant d'un numéro vert et d'un personnel formé en matière d'intervention en cas de noyade ou d'assistante aux personnes exposées au risque d'inondation;
6. Prévoir l'acquisition des draglines pour faciliter les dragages du fleuve Congo et des rivières de Kinshasa;
7. Accorder la propriété à l'implantation des arbres dans les différents sites stratégiques ou fragiles aux érosions;
8. Sensibiliser régulièrement la population sur le respect des règles d'assainissement et de protection de l'environnement par l'organisation des ateliers, diffusion des spots, affichage des messages de sensibilisation sur les écrans géants et envoi des SMS d'alerte ;
9. Procéder à la relocalisation des habitants des quartiers Ndanu, Vallée et nd'jili quartier 8, en vue de rétablir les sites jadis agricoles.
Il est à noter que les résultats des enquêtes notent parmi les causes récurrentes des inondations, l’urbanisation sauvage, l’occupation des sites marécageux, le non curage systématique des caniveaux, égouts et autres ouvrages de drainage, ainsi que la prolifération des constructions anarchiques qui ne font que rétrécir le lit majeur et mineur de différentes rivières de la ville.
Pour rappel, la commission était composée de 16 membres au total présidé par le député Diyabanza Mwana Nene Martyr, assisté par Patricia Mwimpe et Ronald Kisamba, respectivement rapporteur et rapporteur adjoint.
Grâce Kenye