
Des centaines de jeunes du Sankuru ont marché mercredi 02 juillet à Lodja, l'une des grandes agglomérations de la province en termes de densité, portée par un sentiment profond d’injustice et d’abandon.
Leur message a été formalisé dans un mémorandum adressé directement au président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi.
Dans cette province d’origine du héros national Patrice Emery Lumumba, l’espoir se heurte à la dure réalité.
« Pas un seul mètre de route asphaltée », clament les jeunes manifestants, exprimant une frustration face à une absence criante d’infrastructures.
« Aucun projet structurant achevé (...) un sentiment d’abandon total (...) une province marginalisée », tels sont les mots extraits de leur mémorandum, qui font écho à une douleur collective.
Le Sankuru, contrairement à d’autres provinces du pays, ne connaît ni industrialisation, ni développement visible.
« Nous sommes habitués aux cérémonies de lancement, jamais aux inaugurations », dénonce Lambert Mende, rapporteur de ces jeunes, réunis au sein du Mouvement Lodja en avant, dénonçant l’inertie des projets censés transformer la région.
Parmi ces projets abandonnés, l’aéroport de Lodja dont les travaux ont stagné depuis 2023, une mini-centrale solaire détruite avant même d’être opérationnelle, et le pont Manda laissé à l’abandon, coupant des milliers d’habitants du reste du territoire.
Au cœur de ce mémo, une dénonciation forte des élites politiques locales, accusées d’être complices et silencieuses face à ce désastre.
« Nos propres cadres politiques sont devenus complices du système de blocage », écrivent les jeunes.
Le mouvement appelle à une justice sociale et à une rupture avec cette gestion politicienne qui freine le développement de la province. Ils exhortent le chef de l’État à transformer ce cri en actions concrètes, en honneur de l’héritage de Lumumba.
« L’héritage de Lumumba ne peut être honoré sans un Sankuru debout, autonome et développé. » ajoutent ces jeunes.
Rappelons que, plus de 65 après l'indépendance de la RDC, la province du Sankuru n'existe que de nom, pas d'infrastructures de base, la pauvreté y règne forcément.
Alain Saveur Makoba, à Kananga