Plusieurs notables du territoire de Beni confirment l’existence d’une collaboration entre les rebelles ougandais des ADF et «certains fils et filles» de Beni pour planifier des attaques dans la région. Ils l’ont fait savoir mercredi 20 janvier dernier au terme d’une retraite d’échange de quatre jours organisée par l’ONG des droits de l’homme CEPADHO. Le but : chercher au sein de la communauté des pistes de solution pour mettre aux tueries des ADF Nalu dans le territoire de Beni.
«Les participants à ce séminaire, dont les notables de Beni-Mbau et ceux du secteur Ruwenzori, ont affirmé avoir identifié les collaborateurs et complices locaux des ADF à Beni ainsi que certains réseaux financiers de la région qui alimentent ces jeunes», a indiqué Omar Kavota, président du CEPADHO.
Ils ont promis de travailler dorénavant en groupe pour débusquer les complices internes et ainsi porter un coup aux modes opératoires de ce groupe armé.
Les ADF se sont illustrés ces deux dernières années par des attaques meurtrières contre la population civile à Béni dans la province du Nord-Kivu.
Le 25 décembre de l’année passée, des présumés ADF avaient tué cinq personnes dont deux militaires dans une attaque perpétrée contre une position des FARDC dans la localité de Mälolû 46, en territoire de Beni (Nord-Kivu).
Vers fin septembre 2015, une enquête judiciaire menée du 3 au 12 décembre par l’auditorat militaire de Beni-Butembo avait révélé 375 cas des violations des droits de l’homme commises par ce groupe armé lors d’une attaque à Eringeti. Cette attaque avait fait 24 morts, selon la Monusco.
En mai 2015, un autre rapport du BCNUDH avait au paravent révélé qu’entre le 1er octobre et le 31 décembre 2014, au moins 237 civils ont été tués dans des attaques des combattants ADF.