CSJ : Ewanga condamné à 12 mois de prison

Vendredi 12 septembre 2014 - 12:20

Le député national, Jean Bertrand Ewanga, a été condamné hier jeudi 11 septembre 2014, tard dans la nuit, par la Cour suprême de justice, à 12 mois de prison pour offense au chef de l‟Etat, aux membres du gouvernement et au président du parlement. Cette sentence est tombée à l‟issue d‟une audience qui a vu les avocats claquer la porte pour raisons d‟insécurité, suite à la présence massive des Pombas dans les périmètres de la haute cour. Dans son arrêt, la Cour suprême a déclaré non fondée l‟infraction relative à la discrimination raciale mise à charge par le ministère public sur le secrétaire général de l‟UNC et l‟en a acquitté. Le député national Jean Bertrand Ewanga a donc passé hier sa dernière nuit à l‟Hôtel invest, avant que soit exécutée sa condamnation dans un établissement pénitentiaire qui serait certainement la Prison centrale de Makala. Bien avant le déroulement de ce procès, les inciviques appelés Pombas avaient de nouveau envahi la salle d‟audience de la Haute cour, suscitant un sentiment généralisé d‟insécurité et de terreur. Ces marginaux enragés ne juraient que par la condamnation de Jean Bertrand Ewanga qu‟ils accusent de tous les péchés d‟Israël. Dans cette cacophonie, les avocats de la défense ont à travers leur bâtonnier, maitre Joseph Mukendi, déposé une plainte illico presto contre ces Pombas qui constitueraient une menace pour leur sécurité. Pour le bâtonnier Mukendi, la présence de ces inciviques a créé un climat qui ne favorise pas la sérénité pour un procès équitable. Cette requête a été rejetée par les juges de la Cour qui se sont dit non concernés par les événements qui se produisaient en dehors de la salle d‟audience. « Nous sommes aussi en insécurité », a curieusement martelé le juge président de la Haute cour. Face à cette situation, les avocats ont résolu de se retirer surtout que toutes les exceptions soulevées par la défense au cours de l‟audience, n‟avaient pas trouvé gain de cause.
Bouleversé par le retrait de ses avocats, le prévenu, Jean Bertrand Ewanga a dénoncé le caractère politique de ce procès intenté contre sa personne, procès durant lequel ses droits n‟étaient pas sauvegardés. Usant de sa verve, l‟élu d‟Ikela a déclaré que son sort était déjà scellé à partir de Washington, avant de signifier aux juges, la mort dans l‟âme, qu‟il se savait déjà condamné et acceptait d‟aller à Makala pour subir le même sort que Kuthino, Diomi et les autres victimes de l‟intolérance politique du pouvoir en place. « Je ne suis pas membre du M23, je suis un acteur politique de l‟opposition qui milite pour l‟alternance démocratique face un pouvoir décidé à réduire au silence les opposants pour opérer un passage en force en 2016 contre la volonté du peuple » a déclaré le secrétaire général de l‟UNC, avant de rendre un hommage à ses avocats qui l‟ont défendu avec dévouement en dépit du fait que les juges, selon lui, n‟ont pas évoqué de circonstances atténuantes à son égard. Indignés, ses compagnons de lutte n‟ont pas usé de la langue du bois pour condamner ce qu‟ils ont qualifié de simulacre de procès. Martin Fayulu est monté au créneau pour fustiger l‟injustice et l‟intolérance contre son camarade de « sauvons le Congo ». « Malgré cette arrestation, la lutte va se poursuivre pour le changement dans notre pays » a déclaré le coordonnateur des FAC. Dans la matinée, le président de l‟UNC, Vital Kamerhe, avait déclaré au cours d‟un point de presse animé au siège de son parti sur l‟avenue de l‟Enseignement, commune de Kasa-Vubu, que ce procès contre le secrétaire général de son parti, dénotait de l‟exécution d‟un plan savamment monté visant l‟affaiblissement des forces de l‟opposition qui militent pour la démocratie et l‟émergence d‟un Etat de droit. Ewanga sera probablement condamné, mais dans la prison où il se trouvera, il continuera par ses idées, faits et gestes, à influer sur la marche du parti, avait-t-il ajouté, avant de déplorer le fait que son camarade du parti soit victime de l‟intolérance et de la dictature à l‟instar de Kutinho, Diomi et autres défenseurs de Droits de l‟homme et leaders d‟opinion qui croupissent injustement en prison.